• La #Grèce veut passer un accord avec la #Libye face à l’ampleur des arrivées en #Crète

    Le gouvernement grec souhaite négocier un accord avec Tripoli pour limiter l’augmentation des départs de migrants depuis Tobrouk, à l’est de la Libye, vers la Crète. Athènes veut conclure un partenariat similaire à celui signé entre l’Italie et la Libye en 2017, afin de stopper les embarcations de migrants en route vers la Grèce.

    La Grèce cherche la parade. Face à l’augmentation des arrivées irrégulières en provenance de Libye, Athènes souhaite conclure un accord migratoire avec Tripoli.

    Fin mai, le ministre des Migrations grec, #Makis_Voridis, a fait état d’une nette augmentation des arrivées irrégulières depuis la Libye vers la Grèce au cours des premiers mois de 2025. « Grâce à une protection efficace des frontières et à une meilleure coopération avec la Turquie, les flux d’immigration ont diminué d’environ 30 % au cours des quatre premiers mois, bien que l’afflux en provenance de Libye ait augmenté de 174 % », a-t-il déclaré le 22 mai.

    Il a par ailleurs annoncé une visite officielle en Libye dans les prochaines semaines, avec le ministre des Affaires étrangères, pour négocier un accord bilatéral sur le même modèle que celui entre l’Italie et la Libye signé en 2017. La visite de Makis Voridis vise à « renforcer la coopération bilatérale » entre les deux pays, selon un communiqué publié par les autorités libyennes.

    Depuis février 2017 et la signature d’un accord controversé avec l’Italie, les gardes-côtes libyens sont chargés de stopper les embarcations de migrants en Méditerranée, en échange d’une aide financière italienne. Ces interceptions ont été maintes fois dénoncées par les ONG, rapportant des faits de violences sur les exilés, et des intimidations envers les humanitaires opérant des sauvetages en mer.

    Mais là où Rome avait négocié avec le gouvernement de Tripoli, Athènes devra s’adresser aux autorités de Tobrouk, les deux gouvernements se disputant le pouvoir en Libye depuis 2022.
    La route Tobrouk-Crète prend de l’ampleur

    La Grèce s’inquiète notamment de l’ampleur prise ces derniers mois par la route migratoire allant de Tobrouk, à l’est de la Libye, à la Crète (300 kilomètres). Depuis un an, la petite île de Gavdos, située au large de l’île grecque et ne comptant que quelque 200 habitants, est devenue une zone d’arrivées pour les migrants partis des rives de l’est libyen. Les plages de Tripiti et Karave voient débarquer ces derniers mois un afflux d’exilés sans précédent, principalement des Égyptiens, mais aussi des Pakistanais, Bangladais, Soudanais et Yéménites.

    Au total, 5 161 ont débarqué à Gavdos et en Crète l’an dernier, soit six fois plus qu’en 2023, où l’on comptait 815 arrivées. Cette augmentation pose le problème de l’accueil des demandeurs d’asile sur ces îles dénuées de structures. Selon le média grec Ekathiremini, lors d’une récente visite en Crète, le ministre Makis Voridis a appelé à la création d’un centre d’accueil temporaire à Héraklion ou à Lasithi.

    Le 26 mai, plus de 500 migrants ont été secourus au large des deux îles. Le 28 février, près de 350 migrants ont ainsi débarqué à Gavdos, un record sur une journée. Mais cette nouvelle route, bien que moins surveillée par les autorités libyennes, est très dangereuse. Les migrants doivent parcourir 300 km en haute mer, souvent entassées dans des bateaux de pêche en mauvais état ou de petites embarcations. Le 14 décembre, au moins huit personnes ont ainsi péri dans le naufrage de leur embarcation au large de la Crète et une quarantaine d’autres sont portées disparues.

    La Grèce reste surtout marquée par le drame de Pylos en juin 2023, lors duquel un chalutier chargé de 400 à 750 migrants avait sombré au large du Péloponnèse, en Grèce, tuant plus de 600 migrants. Le bateau était là encore parti de #Tobrouk, en direction de l’Italie.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64955/la-grece-veut-passer-un-accord-avec-la-libye-face-a-lampleur-des-arriv
    #migrations #accord #externalisation #asile #réfugiés