odilon

artiste aux mains pleines de doigts - visionscarto.net - Autrice de Bouts de bois (La Découverte)

  • Arche de Noé 2013 : quels animaux doivent être sauvés ? | Slate
    http://www.slate.fr/story/68815/arche-noe-edition-2013-animaux-especes-environnement
    Le film d’horreur du dimanche soir : pour que rien ne change. Manque plus qu’à préciser quel représentant digne du genre humain a désigné dieu pour conduire l’arche.

    Ce qui fait que, ces dernières années, certains scientifiques et protecteurs de l’environnement ont fait pression pour expliciter et systématiser davantage les décisions environnementales – avec une sorte de système de triage, reposant sur un ensemble de critères rationnels et permettant d’allouer au mieux des ressources limitées.

    Depuis longtemps, les écologistes regardent d’un œil suspect toute idée de critérium appliquée aux espèces en danger, et on peut les comprendre. Parce que d’une certaine manière, un triage formel relève d’un constat d’échec : vouloir sélectionner les espèces que nous protégerons, c’est admettre que nous avons failli à l’ESA, qui entendait les protéger toutes, sans distinction. Et un tel aveu, les ennemis traditionnels de la protection de l’environnement se feront une joie de l’exploiter.

    Mais pour certains écologistes, le statu quo est une voie encore plus périlleuse. « Notre manière de faire, aujourd’hui, aux États-Unis, c’est le pire des choix possibles », déclare Tim Male, vice-président de Defenders of Wildlife. « Fondamentalement, il ne s’agit que d’une hiérarchisation tout à fait ad hoc ». Les espèces qui ont une lourde charge politique ou symbolique (le pygargue à tête blanche) sont celles qui reçoivent le plus de subventions. Idem pour celles qui ont une trogne de peluche ou un air rigolo (les lémuriens, les bébés phoques...). « Nous vivons dans un monde de triage inconscient », poursuit Male.

    Dès lors, sur quoi fonder ces décisions de vie et de mort ? Les scientifiques ont proposé plusieurs approches. L’une consiste à hiérarchiser les espèces en fonction du rôle qu’elles jouent dans leur écosystème – les grands prédateurs que sont les loups, par exemple. Une autre, c’est de s’atteler à la protection d’espèces extrêmement rares et atypiques, en espérant que la sauvegarde d’une telle diversité génétique permette aux espèces d’évoluer et de s’adapter aux conditions nouvelles.