• Les conditions de vie des réfugiés se détériorent suite aux troubles en Égypte

    LE CAIRE, 4 mars 2013 (IRIN) – Osman Sheshy*, un réfugié érythréen de 26 ans installé dans la capitale égyptienne, se rappelle avec émotion du jour où, il y a trois mois, un riche Égyptien lui a offert 50 livres égyptiennes (7,3 dollars) pour faire le ménage dans sa villa.

    Depuis, il n’a pas retrouvé de travail, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Il passe ses journées à taper aux portes des maisons, des entreprises, des usines et des ateliers à la recherche d’un emploi.

    « Il faut que je travaille pour nourrir ma famille, mais il est devenu impossible de trouver un emploi ici », a dit à IRIN ce père de deux enfants. « Nous nous contentons d’acheter les aliments de base, mais c’est de plus en plus difficile ».

    L’instabilité politique et la profonde crise économique en Égypte, qui a enregistré une baisse du tourisme et des investissements, ainsi qu’une augmentation des prix alimentaires, affectent les communautés les plus vulnérables.

    Au mois de janvier, l’inflation a augmenté de 1,7 pour cent, selon la Banque centrale d’Égypte. Le taux d’inflation annuel est de 6,3 pour cent.

    Selon des groupes de défense des droits des réfugiés africains, les réfugiés et les migrants sont régulièrement victimes d’arrestations arbitraires et d’enlèvements ; ils ont également des difficultés à se nourrir et à payer leur loyer.

    « Les conditions de vie des réfugiés en Égypte se sont dégradées après la révolution », a dit Aly Mahmud, réfugié soudanais et fondateur de la Makarem African Society, une organisation non gouvernementale (ONG) qui aide les réfugiés à trouver du travail.

    « L’économie égyptienne tourne au ralenti, les réfugiés ont de plus en plus de difficultés à gagner leur vie ou à vivre dans la dignité ».

    En janvier 2013, le nombre de réfugiés africains officiellement enregistrés en Égypte s’élevait à 35 180, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

    La plupart des réfugiés et des migrants économiques africains vivent dans les quartiers les plus défavorisés du Caire, partageant des toilettes et des couloirs sales avec les citoyens égyptiens les plus pauvres.

    « Les réfugiés ont été affectés de la même façon que les Égyptiens », a dit à IRIN Elizabeth Tan, Représentante adjointe du HCR dans la région. « Les réfugiés se plaignent régulièrement de la hausse de la criminalité et de l’augmentation du coût de la vie ».

    http://www.irinnews.org/fr/Report/97589/Les-conditions-de-vie-des-r%C3%A9fugi%C3%A9s-se-d%C3%A9t%C3%A9riorent-suit

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