« SAUVÉES PAR LE GONG » ?
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Certaines personnes qui ont lu le texte « Quel usage politique de la nudité ? » ont jugé trop sévère, voire déplaisante, ma remarque sur la probabilité des offres de journaux de mode, après les clichés publiés par Les Inrockuptibles, qui se situaient visiblement dans ce registre et non dans un registre militant.
Ma remarque n’était pas sévère : elle était naïve. J’ignorais tout bonnement que les militantes ukrainiennes avaient déjà posé pour un journal de mode, en tant que porte-manteau de vêtement de marque et d’accessoires de luxe. Et ce non pas comme individues contraintes de gagner de quoi vivre, mais comme militantes #Femen, c’est-à-dire seins nus et avec des slogans inscrits sur le torse (dans la revue Obsession, émanation du Nouvel Observateur (voir photos).
Ce seul geste marque à mes yeux le comble de la confusion politique, voire de la sottise superstitieuse. Ou bien ces filles incarnent le cynisme vulgaire et profitent de leur notoriété (certes chèrement acquise) pour se faire un peu d’argent et une place au soleil des projecteurs - hypothèse que j’écarte - ou bien elles croient vraiment, et le plus niaisement du monde, que leurs bustes ont acquis une espèce de pouvoir magique : partout où elles les exhibent, elles font avancer la cause féministe... En réalité, la publicité et les journaux de mode ont déjà utilisé et détourné à leur profit toutes les avant-gardes artistiques (le plus nul des publicitaires peut faire « du Magritte » au kilomètre), tous les slogans politiques et bien entendu la nudité féminine. Particulièrement, d’ailleurs, lorsqu’elle est limitée à la poitrine.