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artiste aux mains pleines de doigts - visionscarto.net - Autrice de Bouts de bois (La Découverte)

  • Le #Livre de poche, un danger pour « l’aristocratie des lecteurs » | Big Browser
    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/03/21/in-the-pocket-le-livre-de-poche-un-danger-pour-laristocratie

    En mettant au service de tous les grands textes classiques et modernes les techniques d’impression et de diffusion du roman populaire, Henri Filipacchi lance une révolution culturelle qui va marquer la seconde moitié du XXe siècle. Un débat a toutefois agité les sphères intellectuelles de l’époque. Alors que Jean Giono voyait dans le Livre de poche « le plus puissant instrument de culture de la civilisation moderne », Pierre Assouline rappelait dans « Le Monde des livres » que « la rentrée littéraire de 1964 fut marquée par une vive polémique. Engagé par la revue du Mercure de France, il était lancé par un philosophe, sémiologue et historien de l’art, Hubert Damisch, dans un article de seize pages intitulé ’La culture de poche’ ».

    L’Institut national de l’audiovisuel (INA) publie un témoignage édifiant illustrant parfaitement cette polémique. Dans cette vidéo extraite de l’émission de l’ORTF « L’avenir est à vous », un jeune étudiant en médecine critique, avec une pointe de mépris dans la voix, et une grosse dose de snobisme, les ravages du format poche, réaffirmant la nécessité d’une « aristocratie des lecteurs ».

    « Ça fait lire un tas de gens qui n’avaient pas besoin de lire, finalement. [...] Avant ils lisaient Nous deux ou La Vie en fleurs, et d’un seul coup ils se sont retrouvés avec Sartre dans les mains, ce qui leur a donné une espèce de prétention intellectuelle qu’ils n’avaient pas. C’est-à-dire qu’avant, les gens étaient humbles devant la littérature, alors que maintenant, ils se permettent de la prendre de haut. Les gens ont acquis le droit de mépris maintenant. »

    • Ça fait lire un tas de gens qui n’avaient pas besoin de lire, finalement. [...] Avant ils lisaient Nous deux ou La Vie en fleurs, et d’un seul coup ils se sont retrouvés avec Sartre dans les mains, ce qui leur a donné une espèce de prétention intellectuelle qu’ils n’avaient pas. C’est-à-dire qu’avant, les gens étaient humbles devant la littérature, alors que maintenant, ils se permettent de la prendre de haut. Les gens ont acquis le droit de mépris maintenant.

      Le mépris de classe contre le pseudo mépris de la littérature. L’article dit que ce « débat prête à sourire aujourd’hui ». J’en suis pas sur du tout, les conférences (In)culture de Franck Lepage me disent le contraire. Les polémiques sur les geeks en ce moment parlent de la même idée d’exclusion, d’élitisme autour de l’idée de fausse-fille-geek par exemple qui ne seraient pas assez calé sur starwar ou ce genre de sujets. Ou dans un autre registre, le mépris affiché dans l’expression « mom porn » qui montre un mépris de classe et un mépris de genre associé. La littérature, comme les arts sont toujours un enjeux l’appartenance, on fait encore la différence entre la littérature de gare, et la grande culture, celle sponsorisé par le ministère... Vaste sujet qui ne me fait pas sourire.