Petit écran de fumée,
J’ignore comment on peut tolérer les opinions auxquelles on s’oppose. On essaie d’admettre qu’il en existe. Pas plus. Je pense qu’on n’y arrive pas. Il faudrait pour cela convenir que les opinions n’ont pas tant d’importance. Mais c’est comme l’identité, l’envie de s’affirmer ou le désir de reconnaissance : ça démange cruellement.
Mes opinions, bien sûr, comptent à mes yeux, pourtant je n’oublie jamais qu’elles sont partagées par des tas de gens pour lesquels je n’ai aucune considération et même pis.
De plus, comme disait l’autre ( Lichtenberg, XVIII° siècle, voyez, imaginez : ça remonte au diable) : « ce n’est pas votre opinion qui compte, mais ce qu’elle fait de vous. » ( je cite de tête).
« Patrimoine culturel qui avait quand même ses bons côtés, » (selon moi) dites-vous. Le temps qui a passé permet certes d’apercevoir, pour qui a les yeux en face des trous, les préjugés successifs du présent , cet effet de grossissement dû à l’actualité de certaines opinions, et leur exacerbation ; cette perspicacité toujours trop tardive, selon moi, c’est ça le progrès. C’est d’ailleurs grâce à ce même jugement ( pour ne pas dire lucidité) que l’on trie dans « l’héritage ».
Détail : je ne parle pas de galanterie , mais de courtoisie, si on admet qu’il y a une différence.
Enfin, de même que toute personne sincère, je revendique le droit à la contradiction. C’est le seul droit que je puisse ( me) reconnaître spontanément.
Et vous pouvez vous sentir confirmé(e) dans vos opinions : je me suis déjà fait durement étriller par une de Seenthis dont je conserve uniquement l’impression d’hostilité qu’elle réservait à des gus comme moi. J’ai ressenti toute la violence de son opinion...
Je ne voulais pas faire le prof, excusez la longueur.