Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Le dĂ©sespoir le plus noir
    ▻http://www.superno.com/blog/2013/05/le-desespoir-le-plus-noir

    “CrĂ©er des zemploisÂź”, qu’ils disaient. J’ai dĂ©couvert en regardant “EnvoyĂ© SpĂ©cial” ce jeudi ce qui se cache derriĂšre les #drives des #hypermarchĂ©s. Ces machins fleurissent aussi en Lorraine, mais j’avoue que je ne m’étais pas spĂ©cialement intĂ©ressĂ© au sujet, essayant plutĂŽt de trouver le moyen de laisser le moins de pognon possible dans ces temples de la con-sommation. C’était assez instructif. Au lieu d’aller sur place pousser ton caddieÂź au milieu de quelques milliers d’autres blaireaux qui se bousculent au milieu des allĂ©es criardes oĂč se dĂ©gueulent les produits de l’industrie mondialisĂ©e, tu prends ton PC (ou plutĂŽt ta tablette, c’est plus tendance et ça fait encore un produit Ă  la con de plus chez toi) et tu tapotes : une boĂźte de petits pois au bisphĂ©nol, un paquet de yaourts au bifidus qui rend obĂšse, des dosettes de cafĂ© Ă  prix d’or, un flacon de roundup cancĂ©rigĂšne, du PQ, des lasagnes au cheval, du raisin du Chili, des fraises d’Espagne sans goĂ»t (mais avec pesticides), 6 bouteilles en plastique remplies d’eau et des tampax. Tu cliques, tu paies, et voilĂ  ! Bon dĂ©jĂ , tu as dĂ» passer Ă  peu prĂšs autant de temps devant ta machine que tu aurais passĂ© dans le magasin, mais passons. Au bout d’un moment, tu es averti que tu peux venir chercher tes machins. Alors tu prends ta bagnole et tu vas au magasin. Ben oui, faut quand mĂȘme aller au magasin. Mais tu ne fais pas la queue. Un #esclave intĂ©rimaire sous-payĂ© vient dĂ©verser tes merdes dans le coffre de ta Hyundai 4x4 diesel, quĂȘtant le pourboire. Tu ne lui en donnes pas, Ă©videmment, puisqu’il faut payer les traites du 4x4, et mettre de cĂŽtĂ© pour acheter le nouveau modĂšle de tablette (ou de Hyundai). Et tu rentres chez toi pour mater la derniĂšre vidĂ©o de Nabila ou la saison 4 de je ne sais quelle sous-merde de sĂ©rie amĂ©ricaine, en te fĂ©licitant du temps que tu as gagnĂ©.

    Et entre le moment oĂč tu as passĂ© ta commande et celui oĂč tu es venu ouvrir ton coffre, que s’est-il passĂ© ? C’est simple : l’intĂ©rimaire en question a cavalĂ© dans le magasin, guidĂ© par un boulet Ă©lectronique au poignet, pour aller chercher tes merdes et les coller Ă  ta place dans le caddie, en y passant trois fois moins de temps que toi. SurveillĂ© par sa machine, houspillĂ© par son cheffaillon, virĂ© s’il n’atteint pas les objectifs, cet esclave est pourtant fier d’avoir trouvĂ© un de ces fameux “zemplois”. La grande distribution en revendique quelques milliers grĂące Ă  ce systĂšme. Tout en expĂ©rimentant sans doute dĂ©jĂ  des entrepĂŽts entiĂšrement automatisĂ©s oĂč des convoyeurs robotisĂ©s feront le boulot Ă  la place des intĂ©rimaires.

    • Pas faux, c’est la version « Soleil Vert » de notre sociĂ©tĂ© qui se mĂ©lanchonise en se cassant le scrotum dans la piscine pendant que le PĂšre Pivoine succĂ©dant Ă  ZĂ©bulon entame son An II, son an pire...
      Aux Ă©chos de la rĂ©cession rĂ©pondent ceux de la rĂ©gression, pas de boulot, pas de dodos. Non ce n’est pas une crise, non ce n’est pas une mutation, c’est une rĂ©volution. Et elle couve. Elle couve en silence, intĂ©riorisant les dĂ©goĂ»ts de nos dirigeants, de nos directeurs de consciences : les rancƓurs aussi de les voir jeter l’éponge sur la prioritĂ© des prioritĂ©s uniquement dans les discours, dans tous les mots, les maux qui se taisent : il n’y a pas de croissance parce qu’il n’y a pas de marchĂ©s, pas plus de super-croissance sans un bon driver.