«L’ina ouvre les portes de l’enfer»
►http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/05/23/l-ina-ouvre-les-portes-de-l-enfer_3416404_3246.html
Pour comprendre dans quelles conditions ces films ont été précipités en enfer, il faut remonter dans le passé. Plus précisément à la présidence du général de Gaulle, au début des années 1960. Souhaitant contrôler les journaux d’informations à la radio et à la télévision - « les voix de la France » -, le président de la République avait mis en place un système de censure que les journalistes avaient bien du mal à contourner. A la tête de ce système, on trouvait Alain #Peyrefitte, ministre de l’information depuis 1962, chargé des basses oeuvres audiovisuelles. Chaque matin, il réunissait dans son bureau les responsables de la radio et de la télévision, à qui il dictait le conducteur quotidien de leurs différents journaux. Ensuite, il les faisait surveiller par quelques fonctionnaires du service de liaison interministériel pour l’information (SLII), organisme interne de son ministère chargé, jusqu’en 1969, de contrôler la « bonne conduite » de la #radio et de la #télévision. Rien n’échappait à ces hommes de l’ombre dont le zèle frôlait souvent l’abus de pouvoir. Ainsi, lorsqu’un reportage traitait d’un sujet politiquement sensible ou que des images ou des commentaires ne plaisaient pas, il était immédiatement envoyé en "enfer.