Nidal

“You know what I did? I left troops to take the oil. I took the oil. The only troops I have are taking the oil, they’re protecting the oil. I took over the oil.”

  • Le sujet à la con : une affreuse affaire de censure au Louvre Abou Dhabi, lancée par La Tribune de l’Art :
    « Les Trois Grâces de Cranach du Louvre censurées à Abou Dhabi »
    http://www.latribunedelart.com/i-les-trois-graces-i-de-cranach-du-louvre-censurees-a-abou-dhabi-ar

    Repris sur Arrêt sur Images, avec le titre drôle, élégant et pas du tout raciste : « Les Trois grâces et le voile islamique » :
    http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=10624

    Et Next de Libération :
    http://next.liberation.fr/culture/01012326729-bip-graces-taboues-d-abou-dhabi

    Et Fluctuat insère l’anecdote à la fin d’un article qui n’a rigoureusement rien à voir :
    http://arts.fluctuat.net/blog/48150-le-musee-guggenheim-d-abu-dhabi-menace-de-boycott-par-les-artis

    Et Islam par ci et Islam par là, censure au Louvre d’Abou Dhabi, etc. L’article de La Tribune de l’Art n’écrit rien d’autre, en commençant par ces mots :

    12/3/11 - Censure - Louvre Abou Dhabi

    On lit ces articles, et on découvre qu’il ne s’agit pas du tout du Louvre Abou Dhabi, mais d’une publicité dans le quotidien Le monde à l’aéroport d’Abou Dhabi. Une accroche sur la « Censure d’une publicité - Aéroport international d’Abou Dahi », évidemment, ça passionne beaucoup moins les foules.

    Parce que, pour la question de la « censure », pardon :

    – les publicités sont censurées en France, soit par « autorégulation », soit par les afficheurs (RATP), soit administrativement par les autorités publiques, soit par la justice ; on peut le regretter, mais il est assez rare d’y voir un travers de la culture chrétienne ;

    – en France, vous trouverez dans les musées des images de sexes masculins (au Louvre, c’est pas pour cafter, m’enfin c’est plein de quéquettes), vous trouverez aussi des représentations de l’homosexualité ; et parfois des images pornographiques ; essayer d’en faire une affiche destinée au métro ou aux aéroports de Paris...

    Si les français ne publient jamais d’affiches figurant des sexes masculins dans les aéroports, je me demande bien au nom de quoi on aurait des images de sexes féminins à Abou Dhabi. En quoi le fait que nous, nous mettons régulièrement des sexes et des seins de filles sur les affiches mais jamais de zigounettes de garçons, permet de conclure à la « censure sexiste » d’Abou Dhabi ?

    À noter tout de même qu’il est très rare de voir de « vrais » sexes féminins en photo dans le métro ou dans les Aéroports. Et qu’en l’occurence, le tableau « censuré » représente des sexes féminins presque sans poils. Des sexes poilus au Louvre, il y en a très peu, même après avoir payé son ticket (censure ! pudibonderie chrétienne !) ; alors dans le métro... Encore une fois : pourquoi exiger de l’aéroport d’Abou Dhabi d’accepter des peintures de filles au sexe quasi glabre en public, alors qu’en France, vous ne pourrez pas plus montrer de toiles représentant des poils pubiens en public ?

    Le curseur sur lequel on place les limites de la pudeur, notamment concernant la représentation publique de la nudité, n’est tout même pas comparable à la « censure » par imposition du « voile islamique » au « musée du Louvre »...

    (À part ça, le dernier paragraphe de l’article de la Tribune de l’Art, avec ses considérations politico-sécuritaires, est à gerber.)