Le début du mois de juin est toujours tendu en Chine. A l’approche de l’anniversaire du massacre de la place Tiananmen, le 4 juin, la sécurité est renforcée pour éviter les manifestations. Si les universités de Pékin sont particulièrement surveillées (NY Times), la Toile est également scrutée par le gouvernement, qui n’a encore jamais reconnu sa responsabilité dans la répression sanglante qui a touché des centaines d’étudiants en 1989. Les autorités ont ainsi"calfeutré" les brèches de la Grande Muraille pare-feu de Chine, note le Hollywood Reporter. Selon Greatfire.org, qui surveille la censure sur Internet, l’accès à la version non expurgée de Wikipédia, qui comprend un long article sur les évènements, a été interdite lundi. Les internautes chinois avaient jusqu’ici accès à deux versions de l’encyclopédie : une version « http », dont les autorités pouvaient bloquer certains articles, et une version « https », non censurée. La technique de censure de Sina Weibo, le Twitter chinois, a également évolué (Memeburn, ZDNet) : désormais, il est possible d’effectuer des recherches « sensibles », comme « les incidents du 4 juin », sur le site de microblogging. Mais les résultats obtenus, filtrés par les autorités, n’ont pas de rapport avec les thèmes recherchés. « C’est une technique que George Orwell aurait admirée », estime le blog QZ, car les internautes ne sont même plus conscients qu’ils sont censurés. Le WSJ note que le gouvernement n’intervient que rarement en renfort des outils de censure propres à chaque site. Cette année, les autorités paniquent, ajoute un activiste cité parThe Australian, pour qui les nombreux blocages mis en place par la Grande Muraille du Web sont de moins en moins efficaces à l’heure des réseaux sociaux.