#Viols dans l’#US_Army, une épidémie silencieuse
►http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/05/31/us-army-l-epidemie-silencieuse_3420904_3222.html
En 2012, 26 000 militaires - hommes et femmes - ont déclaré avoir subi un « contact sexuel non sollicité », allant de l’attouchement au viol. Soit 70 agressions par jour ; un tiers de plus qu’en 2010. Mais tous les abus ne sont pas rapportés, souligne le Pentagone. Selon ses estimations, jusqu’à 30 % des quelque 204 700 femmes que compte l’armée américaine (14,5 % des effectifs) seraient victimes d’agressions sexuelles. Les hommes ne sont pas épargnés : ils représentent près de 50 % des vétérans souffrant de traumatismes sexuels. Les femmes les plus exposées à ce fléau sont celles déployées en Irak et en Afghanistan. Selon le département des anciens combattants, 50 % d’entre elles sont victimes de harcèlement sexuel et un quart de viol. En servant dans l’un de ces pays, une femme risque davantage d’être violée par un frère d’armes que blessée ou tuée par l’ennemi.
« Le vrai sujet, c’est le silence qui entoure cette réalité depuis des décennies, ou plutôt le camouflage construit autour de ce silence », relève Aaron Belkin, professeur de sciences politiques à l’université d’Etat de San Francisco. Pour ce spécialiste de la masculinité et de la sexualité militaires, la société américaine est trop militarisée pour vouloir ébruiter la découverte de ce fléau, « qui vient heurter l’image héroïque des soldats ». Le président Obama lui-même, insiste-t-il, entretient dans ses discours cette idée de « sacralisation » du soldat, protecteur des valeurs américaines.