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  • Istanbul : l’arbitraire de la police
    Témoignage d’un chercheur en droit - Le blog d’Etienne Copeaux
    http://www.susam-sokak.fr/article-temoignage-d-un-chercheur-en-droit-118263906.html

    Après avoir visité quelques commissariats, nous qui étions dix avocats, sommes allés à la Préfecture de Police d’Istanbul, Avenue Vatan. Là-bas, il y avait 81 manifestants en garde à vue. Avant notre arrivée, ils avaient déjà fait leur déposition avec l’aide des avocats commis d’office et le procureur de la République avait décidé de les relaxer et les papiers étaient signés par les manifestants aussi. Cependant, ni le procureur de la République et ni les policiers n’ont donné aucun exemplaire de ces documents, ni aux manifestants, ni à leurs avocats. Enfin, le procureur de la République a déclaré que, compte renu des récents événements, il avait décidé de ne pas les relaxer. Les avocats ont demandé un exemplaire des papiers de déclaration et de la décision de relaxe, mais la police a insisté pour ne pas donner ces documents aux avocats.

    On n’avait aucun moyen de prouver ce geste illégal. Les avocats commis d’office ont recueilli une déclaration sur cette décision de la police et du procureur, qui ne donnaient pas et ne montraient pas les documents aux concernés. Et les avocats bénévoles ont recueilli une autre déclaration sur la détention arbitraire des manifestants qui étaient déja relaxés selon la loi. Puisque la police ne fournissait pas les photocopies, les avocats ont rédigé chaque document au moins 3 fois à la main et ils ont présenté ces déclarations dans les dossiers du procureur et de la police. Les manifestants en garde à vue ont attendu dans les salles de garde à vue, et dans les bus (comme les salles étaient pleines, une partie des personnes étaient surveillées dans les bus) jusqu’au lendemain (samedi) après-midi, puisqu’ils n’ont pas pu plaider au tribunal de garde.

    Pour le moment je ne vais pas vous raconter la répression et la violence policières dans les rues. Vous le voyez sur les réseaux sociaux qui sont qualifiés de « trouble à l’ordre public » par notre premier ministre. Mais imaginez ce que peut faire la police d’un pays dont le procureur de la République agit d’une manière si arbitraire."

    #Istanbul
    #police
    #répression
    #révolte
    #arbitraire
    #Turquie