• Bizarre ce Friot, contrairement à tant d’autres, lui ne fètichise pas le #travail, il est l’un des rares à tenir à la distinction fondamentale entre travail et emploi (ce dernier n’étant une forme instituée d’un travail qui l’excède de toutes parts )mais il soutient une étrange mystique du #salariat...

      Sa définition du « salaire social » exclut toute les formes de revenu dont le financement ne provient pas du salaire mais de l’impôt, c’est absurde. La socialisation du salaire, le fait que celui-ci soit délié d’une « productivité individuelle » de plus en plus difficile à mesurer, si ce n’est autoritairement, ne tient pas à son mode de financement. Autant s’en tenir à une définition du salaire comme étant ce qui permet la reproduction de la force de travail (employée par une entreprise ou non), quelque soit la forme juridique que cela prend.
      Autant admettre aussi que ce qui est en jeu c’est une « reproduction élargie », c’est à dire un enjeu politique conflictuel, ce que ni Friot, ni les propositions d’allocation universelle n’assument.

      Sinon, Mona intervient à 1h04 après le début, se faisant zappé, puis le sujet « revenu » est lancé à 1h08 avec une présentation de la proposition soumise au référendum suisse.

      #archives

    • Le fétichisme du salariat est la raison d’être une école de sociologues fonctionnaires, qui n’iront pas pour autant exploser sous le poids de leur contradiction.

      La différence est que le salaire universel est sensé cotiser aux caisses sociales (et donc, entretenir la puissance paritaire) là où par définition le revenu universel accepte l’ordre du marché.

    • Par définition le revenu accepte le marché ? Comme tu y vas... Comme si la représentation paritaire n’était pas ce qui a permis de structurer le marché du travail, les conditions d’exploitation de la main d’oeuvre ? comme si les syndicats n’avaient pas aussi pour fonction de bâtir un état social qui est l’une des expressions du capitaliste collectif ?

      Une lecture possible, du #Negri d’avant les best sellers, en 1978 :
      L’#Etat, les dépenses publiques : problèmes et perspectives
      http://multitudes.samizdat.net/L-Etat-les-depenses-publiques

    • Hier soir ma femme m’a sorti du lit en me disant : « y a Mona Cholet à la télé ! »
      J’ai regardé et ouille, j’avais oublié ce que c’était la télé.. En fait le principe d’un débat télévisé, c’est dès que le débat devient intéressant et que quelqu’un peut énoncé clairement ses arguments, paf, on le coupe et on passe à autre chose, faut du spectacle, de la provoc, de l’esclandre..
      Dommage faudrait pas grand chose à Friot pour que son discours soit vraiment bien. Sur la question de la propriété lucrative / propriété d’usage et des responsabilités, je suis en phase, mais par contre sur la question du besoin de valoriser l’apport social de chacun, j’étais plus en phase avec Hirsch et son image du compartiment de l’inutilité...

      En fait dans ce débat il faut prendre en compte la cinématique d’évolution des mentalités.. Pour l’instant, tout ce qui peut donner l’idée d’être « payé à rien foutre » n’est pas audible pour la population durablement formatée par les capitalistes pour confondre la justice et le mérite, l’utilité et la rentabilité, la solidarité et l’assistanat... Pour ma part je crois qu’avant de « forfaitiser » le coût de la vie, faut passer par la case « les bons comptes font les bons amis » avant d’arriver à la case « quand on aime, on ne compte pas ».. On a besoin d’aller au bout de nos comptes d’épicier pour nous affranchir de la #valeur..

      Et du coup dommage, @Mona, je c’est pas si c’est que j’étais fatigué, mais on n’a pas pu bien saisir ce qui se passe vraiment en Suisse :-)

    • Hum... Hirsch est une ordure intégrale, avec un cachet « humano » de rigueur chez les meilleurs technocrates. Ancien patron d’Emmaus, conseiller social des Verts et EELV (parti d’apprentis notables), il est à l’origine de la création du #RSA sous Sarkozy. Ce dispositif a renforcé la contrainte à l’emploi et la disciplinarisation des #pauvres en remplaçant le #RMI, voir au sujet du RSA :

      Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4124

    • Quel courage Mona ! Quand on voit ta tête absolument atterrée par ce qui est raconté, on endure avec toi ce moment terrible.
      La télévision, il vaut mieux refuser d’y aller, à peine arrivé, on va te maquiller pour te rendre télévisuel, le truc déstabilisant, surtout si tu es une femme, l’hôte te demandera de jouer le personnage qu’ils ont invité, pas toi, un personnage hargneux qui doit défendre ardemment ses positions quitte à couper la parole et parler plus fort que les autres, là, tu commences à piger, mieux vaut être un mâle. Toi, là, maintenant avec ton maquillage tu es qui dans ce show débile ? La télé, faut y aller seulement à partir du moment ou on t’assure au moins 2h00 d’émission pour exprimer des idées sans être interrompue par des pubs ou des gens noyés par leur image télé et leur surégo. Oui, ça existe, mais ça s’appelle la radio.

      Et là, Martin Hirsh qui joue le bon copain de Boutin, avec son accent Bourvillesque, le pro de la com télé c’est lui ! Le bon sens sauce gribiche, le sociétaire du spectacle, le bradeur de pauvres aux patrons, c’est pourtant ce brave type ! Et l’autre « Nous sommes les producteurs, nous sommes payés » Bernard Friot devrait dire ça aux étalons du salon de l’agriculture, mais non, le voilà l’autre sociétaire du spectacle mâle de ce plateau à pavaner sa suffisance et accaparer la parole. Hirsh reprend « Oh mais les gens déprimeraient si on leur donnait le revenu minimum » mais se retrouve au final à être plus intelligent que Friot qui se lâche : « Il n’y a que les travailleurs qui produisent de la richesse ». La honte du salaire universel qu’il veut placer partout, mais quelle mauvaise blague ! Ohlala bravo d’avoir tenu si longtemps !

      #compétition #volem_rien_foutre #connards

    • Oui sur le fait d’« endurer », j’allais rajouter un peu la même chose.

      Rien qu’en tant que spectateur, et même pas sur place, quand je regarde une émission comme ça j’en ressors é - pui - sé. C’est hyper fatiguant intellectuellement d’arriver à suivre toutes les horreurs (et les quelques rares choses utiles) qui s’y passent, ou plutôt qui s’y crient. Alors j’imagine ce que ça doit être quand on est dans l’arène... Quelle abnégation !...

    • @biggrizzly : je ne suis pas sur de saisir ce que tu veux dire, mais oui la brutalité d’expression est quelque chose de parfaitement bien partagée entre les deux camps. Si on voulait des débats instructifs et non divertissants, une charte d’expression suffirait, mais ce n’est pas le but.
      Faire un débat politique avec ce genre de partisans aussi peu ouverts d’esprits, c’est comme si on réunissait des supporters de l’OM et du PSG pour déterminer quelle est l’équipe qui joue le mieux au foot en France.
      Mauvaise foi, malhonnêteté intellectuelle, invectives et insultes occulteront le fond.. Pour le grand bénéfice du spectacle..

    • Friot est assez insupportable dans le genre gauchiste d’université un peu trop sûr de lui. Ceci dit sa distinction salaire/revenu n’est pas forcément inintéressante dans sa volonté de remettre le travail (dans le sens opposé au capital) au centre de la production de valeur et réduire grandement le rôle de l’État en supprimant l’impôt. Tout cela ressemble à une mise à jour du marxisme, ce qui n’est pas forcément mauvais en soi, mais on y retrouve une espèce de froideur économiste pas très excitante avec sa volonté de fonctionnariser l’ensemble de la société avec son lot de grilles hiérarchiques et inégalitaires. Bref, il manque un côté libertaire à la chose. :)

    • De plus, son « marxisme » bien à lui est un passéisme, contradictoire qui plus est. D’une part il soutient que le travail excède l’emploi, d’autre part il refuse le revenu alors que celui-ci « rétribue » lui aussi un travail, est constitutif d’un #salaire_social réel. Friot se refuse à admettre que ce salaire social réel ne relève ni d’une définition juridique et comptable centrée sur le temps d’emploi, ni d’un mécanisme de prélèvement particulier telle la cotisation salariale, ni d’une cogestion partielle telle qu’on peut l’observer pour diverses institution sociale spécifiques.