Myeurop.info

Regarder ailleurs, mieux comprendre ici

  • #violence en #Europe : à la télé surtout !
    http://fr.myeurop.info/2013/06/19/violence-en-europe-a-la-tele-surtout-10346

    Ludovic Clerima

    Malgré les crises à répétition, l’Europe reste la région du monde la moins violente. Un constat en décalage avec l’hypermédiatisation des #faits_divers et de la délinquance, notamment en #France.

    L’Europe est le continent le moins violent du monde. lire la (...)

    #Société #crime #Médias #non_violence #pacifiste

    • Ça me rappelle une conversation que j’ai eu, il y a longtemps, avec un électeur du FN qui me brandissait l’étendard de l’#insécurité pour justifier son vote. Déjà, faire le rapprochement entre délinquance et immigration est toujours un exercice #capillotracté, mais surtout, je lui demandais de quelle insécurité il parlait. Même dans le bled en chef, on pouvait largement ne pas verrouiller sa bagnole, laisser la fenêtre ouverte pour roupiller, rentrer à moitié bourré avec un slip sur la tête au cœur de la nuit et tout ce genre de choses. Sans déconner, je n’ai été que très rarement menacée physiquement et le pire qui me soit arrivé était dans la sphère privée, avec des proches et non dans l’espace public que je ne perçois que très rarement comme menaçant.
      Bref, le gars était comme moi dans sa vie de tous les jours, alors il a bien fallu qu’il me cite les sempiternels reportages de TF1 sur les banlieues dangereuses, avec des tas de mecs chelous qui font peur, des actus pleines de car-jacking et ce genre de conneries.
      Je lui ai demandé s’il comprenait bien que nous vivions dans une société extraordinairement pacifiée, tellement sûre que nous nous retrouvons à flipper comme des cons pour juste un regard de traviole, alors que nos ancêtres rédigeaient leur testament pour aller d’une ville à l’autre, que tu avais plus de chances de claquer éventré comme un con dans une guerre que comme un bienheureux dans ton pieu et que si tu échappais de peu à 10 morts violentes et injustes, tu te faisais toujours rattraper par la peste, le choléra ou un bûcher inquisitorial, que les mecs à cheveux blancs étaient un sujet de curiosité...
      Bref, que nous avions un ressenti de l’insécurité complètement aberrant par rapport à la réalité de nos vies bien pépères et tranquilles.

    • Sur la question de la restitution télévisuelle de la violence réelle, outre les développements consécutifs au post d’@odilon,
      http://seenthis.net/messages/148676,

      je préconise la lecture de cet article de Télérama de novembre 2011, relayé par @thibnton, montrant bien l’exploitation récente par les médias de la dramaturgie télégénique des victimes, comme matière première de contenu, comme support de spectacle...
      http://seenthis.net/messages/43084

    • @monolecte : Françoise Simpère rejoint ton propos, ici
      http://fsimpere.over-blog.com/article-oublier-les-infos-et-sortir-voir-des-gens-118489364.html

      La violence à jet continu rend effrayé, résigné, voire dépressif. C’est pain béni pour les maniaques du contrôle social. Quand la vie est présentée comme un danger permanent, les peuples ne se révoltent plus, ils veulent un sauveur et des lois pour tout baliser. C’est pourquoi je ne peux m’empêcher de penser que ce matraquage incessant de nouvelles démoralisantes (ça ne veut pas dire qu’elles sont fausses, ça veut dire qu’elles occultent les faits positifs qui pourraient donner de l’espoir et dynamiser les gens) ce matraquage, donc, n’a rien d’innocent ni de fortuit.

    • « Un certain ressenti »... cela fait penser à la manière dont avait été niée la baisse du pouvoir d’achat les classes populaires ces dernières décennies, quand les médias parlaient d’un « certain ressenti de la baisse du pouvoir d’achat ». Maintenant, nous savons que ce ressenti est justifié.
      À l’inverse, il y a un « certain ressenti de l’insécurité » qui est cultivé par les mêmes médias depuis des années et dont il s’avère, à l’usage, qu’il s’agit plus d’une construction que d’une réalité objective.

      À se demander s’il ne s’agit pas des deux faces de la même pièce.