• La gauche radicale allemande soutient l’euro

    http://www.marianne.net/allemagne/La-gauche-radicale-allemande-soutient-l-euro_a30.html

    Les thèses d’Oskar Lafontaine contre l’Euro et en faveur d’un retour à un système monétaire encadrant des monnaies nationales, n’ont pas trouvé suffisamment de supporters au sein de Die Linke, le parti à la gauche de la gauche allemande. A l’occasion d’un dernier congrès avant les élections, 495 délégués sur les 550 réunis à Dresde du 14-16 juin ont voté en faveur du programme « 100 % social ». Celui-ci prévoit 180 milliards d’euros d’impôts supplémentaires pour les plus riches et reconnaît son attachement à l’euro en dépit de ses « défauts de construction ». Die Linke rêve toujours de la création d’une union de la gauche avec le SPD et les écologistes.

    • L’auteur m’étonne quand il appelle le parti Die Linke un parti radical de gauche. C’est un parti socialiste/social-démocrate qui se permet un courant de gauche communiste modéré et un courant de gauche libertaire en son sein.

      D’habitude Die Linke se fait traiter de radicalement à gauche par les extrémistes sécuritaires du Verfassungsschutz qui ont besoin d’un ennemi pour justifier l’existence de leur poste titulaire et par les arriérés bavarois CSU de droite.

      La majorité des électeurs et cadres de Die Linke habite dans l’ancienne RDA et favorise une Realpolitik parfois difficile à supporter par les gens qu’elle est censée représenter. Le parti Die Linke a collaboré dans la privatisation des services sociaux à Berlin, il participe à l’amaigrissement du service publique au Brandebourg et il a voté pour un changement de la constitution de la Saxonie interdisant au Land de s’endetter.

      C’est également à l’Est qu’on trouve la plupart des quelques communistes traditionnels du parti.

      En même temps c’est un parti qui est fortement enraciné dans le mouvement syndical de gauche dans les Länder de l’Ouest et regroupe la partie de l’ancienne gauche radicale de l’Ouest dépourvue du sectarisme des partis stalinistes, maoïstes et trotskistes survivants. L’existence de ce courant de gauche anticapitaliste lui vaut des diatribes régulières sur wsws.org qui cherche à impressionner la gauche au sein de la gauche en dévoilant des « méfaits » parfois imaginaires parfois anodins.

      Les dénominations politiques ignorent généralement l’aspect vivant et contradictoire de la vie politique. Il est inutile de penser en termes de « gauche » et « droite » quand un parti expérimente avec des formes de démocratie directe digitale (http://liquidfeedback.org) et quand il essaye de corriger ses propres fautes en s’engageant pour la « ré-communalisation » d’une société de distribution des eaux.

      Pour résumer : Die Linke est un parti de gauche qui mérite son nom mais ses positions ne sont pas radicales. Il veut jouer un rôle dans le cadre du système parlementaire et se conforme aux mécanismes de compromis imposé par ce systéme. C’est un parti qui puise une grande partie de son énergie dans la véracité de l’engagement de ses membres qui posent des question de fond radicales.

      #allemagne #die_linke

    • Toutes les étiquettes politiques sont sujettes à caution, en Allemagne comme ailleurs. Mais il me paraît difficile de classer Die Linke dans la famille social-démocrate sauf à mélanger les choux et les carottes. Disons qu’il se situe à la gauche de la gauche, un peu comme le Fdg en France. Quoi qu’il en soit, l’important est de le juger plus sur ce qu’il dit et fait que sur son appellation.