Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • #Graphistes en colère : pourquoi ils ne veulent plus “fermer leur gueule”
    http://www.telerama.fr/scenes/graphistes-en-colere-pourquoi-ils-ne-veulent-plus-fermer-leur-gueule,99666.

    « Il n’y a aucune culture graphique dans ce pays, estime Vincent Perrottet. On n’apprend jamais à décoder les signes et les images. Toutes celles qui sont posées dans l’espace public sont indécodables, incriticables, car non cultivées ». Les images graphiques, c’est une conjugaison de photographie, d’illustration, de typographie, d’imprimerie, d’occupation des espaces urbains.

    Or, les responsables de communication sont rarement en mesure de passer des commandes intelligentes. De plus en plus, ceux qui avaient une formation artistique « sont remplacés par des personnes parlant stratégie, business, images sexy… », raconte un graphiste que nous appellerons Dr Pomme.

    • En Angleterre, aux Pays-Bas, en Suisse, voire en Allemagne, là où se sont développés des mouvements comme le Bauhaus, De Stijl, Ulm, le graphisme jouit d’un certain respect. Dans notre pays, il peut revendiquer une histoire ancienne et très riche, faite de fulgurances, mais il est marginalisé depuis trois générations. « La raison, c’est que la publicité a pris possession des médias de masse à partir de 1970, rappelle Pierre Bernard. La France est soumise à la domination de l’industrie publicitaire la plus puissante d’Europe. C’est le marketing qui décide, y compris dans la majorité des institutions. »

      Or, toucher « à cette énorme industrie qu’est la publicité, dont on parle très rarement en terme de poids économique alors qu’il est colossal, c’est toucher à un mode de vie, à la question de la représentation de la société de consommation et des objets qu’on consomme, c’est reposer la question de tous les modes de production, et cela, ça gêne tout le monde », constate Vincent Perrottet.

      [...]

      Aujourd’hui, jugent de nombreux graphistes, seule la rentabilité entre en ligne de compte. « Il y a quatre ou cinq ans, raconte Pierre Bernard, le Louvre m’a contacté pour revoir son identité graphique. On s’est fâchés assez vite. Ils voulaient que je fasse des affiches à la con, en appliquant des méthodes marketing que je ne supportais pas. Or, pour moi, le Louvre devrait être à l’avant-garde de l’expression de masse. »