Certes, j’avais bien senti que le protectionniste égoïste façon US n’était qu’une arme de destruction massive comme les autres, qui, en faisant fluctuer le dollar au gré des ""Quantitative Easings" (facilités de caisse ?) permettent à leurs produits d’inonder le monde alors que la zone Euro se fait niquer. On a appelé tout ça « guerre économique » à une certaine époque (avant la monnaie unique/pensée unique). Maintenant, on parle de compétitivité, c’est moins brutal politiquement plus correct. On va tout de même pas continuer à « se faire la guerre », bordel !
Aux antipodes de ceci, il y aurait un sain protectionnisme que l’on pourrait nommer coopération entre les peuples, ce qui présupposerait une révolution prolétarienne à l’échelle planétaire.
J’illustre mon propos par un petit exemple.
Prenons une marchandise comme la soie. Pourquoi pas ?
Supposons que l’on réactive la production française comme au siècle dernier. Ce produit qui bénéficiera d’une aide de l’état sous forme de subventions ou niches fiscales aux entreprises pour améliorer le quotidien des ouvriers aura une valeur moyenne « Vm » . Ce même produit fabriqué en Chine avec une main d’oeuvre sous-payée, des machines antédiluviennes et des procédés peu élaborés reviendra obligatoirement moins cher et inondera les magasins français au détriment de la soie nationale qui plus est subventionnée par l’état qui n’est autre que l’émanation de la volonté populaire. Pour ne pas se laisser inonder, le vilain état français adepte du protectionnisme montébourgeois va donc taxer la soie chinoise pour ramener sa valeur à celle produite en France. On peut aisément déduire que le montant de la taxe en douane s’élèvera à Vm - Vchine.
Mais les doctrines montébourgeoises ayant été remise en cause lors de la révolution prolétarienne de 2014, il a été décidé que ces taxes serviraient de fonds de soutien aux ouvriers chinois pour améliorer leurs conditions de travail et leurs salaires même si l’état chinois se cramponne encore à l’économie de marché.
Imaginons maintenant que le Tadjikistan ait des velléités d’envahir le marché avec de la soie à bas prix mais produite en très petite quantité car de façon fort artisanale. Je vois très bien notre nation révolutionnaire dépêcher des importateurs auprès de l’état tadjik (à qui on ne la fera pas parce que, hein, la révolution prolétarienne, il sort d’en prendre) pour subventionner grâce aux taxes perçues sur l’importation de la soie chinoise la production locale en permettant aux petits artisans du coin d’améliorer l’ordinaire.
Conclusion : nous aurions désormais dans nos boutiques trois sortes de soie :
– la soie française au prix moyen et de bonne qualité
– la soie chinoise un peu moins chère mais de moindre qualité car hein, faut pas rêver, les chinois n’ont pas encore suffisamment amélioré leurs procédés pour fabriquer l’équivalent français.
– la soie tadjik beaucoup plus chère que la moyenne (grâce aux taxes perçues sur l’importation et aux subventions versées aux petits artisans locaux) avec un argumentaire de vente vantant ce produit fait artisanalement donc d’une qualité irréprochable grâce aux savoir-faire ancestraux transmis de génération en génération.
N’y aurait-il pas un petit goût de « fair trade » dans toute cette tambouille ?
En espérant que le bon exemple donné par le peuple français incite les autres peuples à mener leur révolution dans leur pays : ainsi plus besoin de taxes et autres tours de passe-passe pour donner de la valeur aux choses car cette révolution globale aurait pour premier effet d’abolir l’utilisation de l’argent.