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artiste aux mains pleines de doigts - visionscarto.net - Autrice de Bouts de bois (La Découverte)

  • #Desertec, les leçons d’un échec | Presseurop.eu : actualités Europe, cartoons et revues de presse
    http://www.presseurop.eu/fr/content/article/3994391-desertec-les-lecons-d-un-echec

    Le projet tirait sa force des images qu’il véhiculait. Le soleil, d’abord, qui symbolisait la fin du dilemme énergétique, après le déclin du nucléaire. Puis le désert, qui évoquait l’immensité, l’espace, l’infini – y compris en matière d’idées. Le projet Desertec, dont l’objectif était de produire de l’électricité dans le Sahara pour l’acheminer en Europe, en a enthousiasmé plus d’un et fut qualifié de plus belle “idée verte" de ces dernières années. L’engouement fut tel que les grands groupes se bousculèrent au portillon. Siemens, Deutsche Bank, Munich Re – une cinquantaine d’entreprises locales ou étrangères apposèrent leur signature.

    A mon humble avis, il avait aussi des relents néocolonialistes

    Au bout du processus politique, à l’inverse, on trouve généralement un compromis. Comme cela a été le cas pour le projet Desertec : les pays d’Afrique du Nord se serviront les premiers. Ce qui est loin d’être un mauvais compromis. Et si le résultat est bien différent du projet de départ, au moins le doit-on à des acteurs qui y sont directement intéressés.

    Dans La troisième révolution industrielle, le sociologue Jeremy Rifkin attribue le pouvoir révolutionnaire de l’énergie solaire aux possibilités qu’elle offre en matière de décentralisation. Chacun peut devenir producteur à domicile, écrit-il. D’autant qu’il sera bientôt possible d’incruster des cellules solaires de série sur les tuiles ou dans le crépi des maisons. Il ne sera plus besoin alors de faire venir l’électricité d’un autre continent.

    Les petits projets décentralisés n’ont pas seulement l’avantage d’être aisément ajustables en fonction du contexte, mais permettent aussi de promouvoir l’innovation et de vérifier leur acceptation par le grand public.

    Leçon n°4 : les grandes visions donnent naissance à de petits projets et à de petites idées. Ce qui a débuté comme un projet à 400 milliards visant à produire du courant dans le Sahara pour alimenter l’Europe se termine aujourd’hui par de simples centrales électriques en Afrique. Un fiasco ? Pas pour les gens qui en bénéficient sur place.

    #énergie #solaire