Pierre Coutil

de celles et ceux qui marchent avec… (enfin qu’essayent).

  • « L’enfant » comme argument (lmsi.net)
    http://lmsi.net/L-enfant-comme-argument

    En définissant les enfants par le manque et l’absence (de compétence des adultes), le discours sur l’innocence finit par rendre les enfants effectivement incapables, et sape l’exigence affirmée d’égalité des droits. En fait, en convoquant les enfants dans l’argumentation, il semble inutile d’apporter d’autres justifications : « les enfants » et « l’enfance » semblent mobilisés comme un expédient qui, par définition, vaut comme une dispense d’argumentation. Un glissement s’opère dans le registre d’argumentation, faisant d’une question sociale ou politique une question morale : en représentant les enfants comme des êtres vertueux, les représentations sur l’innocence prédisposent les enfants à devenir des objets de valeur affective et morale, construits comme des personnes qui demandent l’attention, les soins, et la protection qui leur sont nécessaires – et ne demandent que cela. Toute personne s’exprimant en leur nom, ou prétendant mettre en place une structure leur garantissant les protections liées aux menaces supposées qui pèsent sur eux, peut de la sorte elle-même s’afficher comme une personne morale, préoccupée par la protection des plus faibles, et à ce titre se poser comme irréfutable.

    #enfance #enfants #politique #agisme #cme