• Le basculement du monde aura bien lieu - Le libéralisme est un totalitarisme
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    6 septembre 2013
    Le basculement du monde aura bien lieu

    Les économies émergentes pâtissent des difficultés économiques en Europe et aux Etats-Unis, les privant de débouchés pour leurs exportations. Elles subissent un ralentissement de leur croissance, assistent à la fuite des capitaux et à la dévalorisation de leur monnaie. Cette situation met évidence la relativité du « mythe d’un découplage entre les économies (moribondes) du Nord et celles (florissantes) du Sud »[1].

    Les pays émergents sont secoués, mais leurs capacités à se rétablir après la secousse ne sont pas égales. La Chine pourrait tirer plus ou moins rapidement son épingle du jeu. Sa dépendance vis-à-vis des marchés occidentaux, notamment étasunien, l’a conduit à acheter des bons du Trésor américain et à accumuler des réserves en dollar pour compenser les conséquences de la croissance à crédit des Etats-unis. Ce jeu de « je-te-tiens-tu-me tiens-par-la-barbichette » ne peut pas durer indéfiniment. Un jour ou l’autre, la Chine reprendra la main et sifflera la fin de la partie. Elle a la capacité d’opérer un revirement stratégique, dont elle devra payer le prix, mais qui va s’imposer du fait de ses propres évolutions. La montée des exigences sociales, des désastres écologiques, le vieillissement de sa population ne vont plus lui permettre de maintenir longtemps un modèle basé sur les exportations à faible coût. Les soubresauts des économies occidentales ne peuvent que l’inciter à accélérer le processus.

    La Chine mène une politique économique fermement conduite par l’Etat et solidement appuyée sur les intérêts privés. Elle a su s’implanter là où il le fallait pour contrôler les accès aux matières premières. Ses réserves accumulées lui permettent d’être le banquier de pays fortement endettés, lui donnant l’opportunité de réaliser des investissements stratégiques, comme le port du Pirée en Grèce. Et il n’est de retard technologique qui ne finisse par se combler quand on est une puissance ascendante.

    La Chine va devoir remonter en gamme de production et satisfaire aux attentes de sa population. Son marché interne et celui des autres pays émergents la mettent en situation de s’imposer dans une relance capitaliste. Elle sait où trouver la main-d’œuvre à bon marché qui commence déjà à lui manquer sur son propre sol, et a déjà tissé des relations de puissance dominante avec un certain nombre d’autres économies, en particulier en Amérique Latine.

    La rivalité Chine Etats-Unis ne peut que s’exacerber et nous rentrons dans une période très dangereuse.

    [1] Brics : retour à la case crise, lundi 2 septembre 2013, http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-09-02-brics