•  » [Reprise] Pas de guerre pour Bernard-Henri Lévy !, par Diana Johnstone + NPAC
    http://www.les-crises.fr/pas-de-guerre-pour-bhl

    Papier mordant de Diana Johnstone, universitaire et journaliste américaine – elle fût très active dans le mouvement contre la guerre du Viêt Nam dans les années 1970.

    Le peuple américain ne veut pas d’un engagement des forces armées US dans la guerre civile en Syrie. Les Nations Unies n’appuieront pas un bombardement de la Syrie par les Etats-Unis. Le parlement britannique ne veut pas s’engager dans le bombardement de la Syrie. L’opinion publique mondiale est opposée à un bombardement de la Syrie par les Etats-Unis. Même l’OTAN ne veut pas participer à un bombardement de la Syrie. Alors qui veut que les Etats-Unis bombardent la Syrie ?

    Les mêmes qui nous ont entraîné dans la guerre en Irak, pardi !

    Le 27 août, le Foreign Policy Initiative (FPI), une réincarnation du Project for the New American Century (PNAC) qui a dicté à Bush II sa politique étrangère désastreuse, a transmis son ordre de route à Obama. Dans une lettre ouverte au président, le FPI a insisté pour « une riposte décisive à l’emploi récent et massif d’armes chimiques par le dictateur syrien Bashar al-Assad ».

    Les « experts en politique étrangère » néocons ont laissé tomber le pathos destiné à provoquer un sentiment de culpabilité chez les Américains ordinaires parce qu’ils restent assis devant la télé à « ne rien faire ». Leur argument s’appuie plutôt sur une projection de puissance. Une fois la « ligne rouge » définie par Obama, il se doit de réagir pour « montrer au monde ».

    « Sans réaction, les attaques croissantes par armes chimiques du régime d’Assad montrera au monde que les lignes rouges de l’Amérique ne sont que des menaces creuses ».

    Le FPI a dit à Obama que les Etats-Unis devaient envisager « des frappes militaires directes contre les piliers du régime Assad, » et non simplement se débarrasser de la menace d’armes chimiques, « mais aussi miner ou détruire les capacités aériennes du régime Assad et autres moyens militaires traditionnels de commettre des atrocités contre des civils non-combattants. »

    Dans le même temps, « les Etats-Unis devraient accélérer leurs efforts pour équiper, former et armer les éléments modérés de l’opposition armée syrienne, avec l’objectif de les renforcer suffisamment pour gagner aussi bien contre le régime Assad que contre la présence croissante de factions rebelles liées à Al-Qaeda et autres extrémistes dans le pays. » Les Etats-Unis devraient « aider à modeler et influencer les fondations d’une Syrie post-Assad ».

    Bref, il est demandé un changement de régime en bonne et due forme, de se débarrasser à la fois du régime actuel et de sa principale opposition armée, et mettre au pouvoir de supposés « éléments modérés de l’opposition armée syrienne, » qui, de l’avis général, sont les plus faibles sur le terrain.

    Ainsi, après avoir échoué à produire des résultats aussi agréables et modérés en Irak ou en Afghanistan, il faudrait recommencer encore et encore.

    Les noms les plus familiers parmi les 78 signataires sont Elliott Abrams, Max Boot, Douglas J. Feith, Robert Kagan, Lawrence F. Kaplan, Joseph I. Lieberman, Martin Peretz, et Karl Rove. Aucune surprise.

    #Syrie