• Contre le FMI : le triomphe des insoumis (partie 2/2) - FAKIR | Presse alternative | Edition électronique
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    Depuis trente ans, le docteur FMI tue tous les patients qu’il soigne.
    Un seul traitement dans sa sacoche : la saignée.
    Si le patient ne guérit pas ? C’est qu’il faut saigner encore
    Le voilà qui agonise ? Saignons le davantage !
    Il meurt ? C’est qu’il a refusé de se laisser saigner assez.
    Après l’Afrique ravagée, l’Amérique du Sud ruinée, l’Asie enfoncée, les « plans d’ajustement » du Fonds monétaire international gagnent désormais l’Europe.
    Jusqu’à la France. Mais, des expériences passées, on pourrait tirer une leçon d’espoir : les cancres s’en tirent mieux que les bons élèves.

    Les fayots
    Corée du Sud
    le FMI en procès

    Ce pays existe depuis le troisième millénaire avant Jésus-Christ, sa culture est imprégnée de bouddhisme et de confucianisme, son économie a connu un boum stupéfiant depuis l’après-guerre, il est devenu un « dragon », grâce à des recettes propres : des taxes aux frontières, un crédit largement nationalisé, des conglomérats géants paraétatiques, un contrôle des changes…
    Bien des étrangetés, pour un esprit occidental.
    Sept jours ont suffi, néanmoins, aux experts du FMI pour, en décembre 1997, appréhender cette longue histoire, saisir ses particularités, établir un diagnostic, et dresser leur feuille de route. C’est simple : tout le passé est à balayer. Eux le raient d’un trait de plume : le marché du travail à flexibiliser, les flux financiers à libéraliser, les conglomérats à restructurer…
    À vrai dire, sept jours, c’est encore long, pour pondre un pareil programme : dix minutes faisaient l’affaire, avec un passage à la photocopieuse en descendant de l’avion, un coup de blanco en haut de la page « Pérou » à remplacer par « Corée » et c’était envoyé.

    Brillants résultats
    Les Coréens, à l’époque, l’ont eu mauvaise : six mois plus tôt, avant la chute du baht thaïlandais, durant l’été 1997, la Corée était une « puissance en devenir », et même les institutions de Washington lui tressaient des couronnes. Et maintenant, on leur assénait qu’ils étaient nuls, que leur système ne fonctionnait pas, qu’il fallait le liquider fissa. De bonne grâce, en échange de 58 milliards, le gouvernement s’y est plié, docile. Avec quels brillants résultats ? Un marasme : la fuite des capitaux s’accélère, le taux de croissance passe de + 5 % à – 6 %, et le chômage triple, de 2,5 % à 8,5 %. En un an de direction par le FMI !

    Réquisitoire
    Du coup, l’institution est assaillie de diatribes et de quolibets. Et une ONG locale, le Taegu Round Korea, se décide à porter plainte contre le FMI. Son secrétaire général, le professeur de finances internationales Chan Keun Lee, dresse un réquisitoire fort bien argumenté, qui mérite d’être cité longuement :

    #FMI
    #Corée-du-Sud
    #Malaisie
    #Grèce
    #Islande