DĂ©rives politiques - Authueil
â»http://authueil.org/?2013/09/15/2202-derives-politiques
Si je ne suis Ă©videmment pas dâaccord avec les solutions dâAuthueil (affreusement dans la continuitĂ© de ce quâil dĂ©nonce, ce qui est un paradoxe quâil nâa pas lâair de percevoir), son analyse, elle, est plutĂŽt pertinente, malgrĂ© son attachement Ă une certaine conception de la croissance.
Le deuxiĂšme Ă©lĂ©ment Ă prendre en compte est une certaine #radicalisation de lâensemble de la population. La crise Ă©conomique fait des ravages sociaux, et augmente lâanxiĂ©tĂ© globale, mĂȘme de ceux qui, Ă priori, sont Ă lâabri. Cela se traduit par des rĂ©actions exacerbĂ©es sur certains sujets, Ă commencer par celui de la #sĂ©curitĂ©. Lâexemple de lâaffaire du bijoutier de Nice est Ă©clairant. VoilĂ un fait divers tout ce quâil y a de tristement banal : un commerçant se fait braquer, tire sur ses agresseurs quand ils repartent et en tue un. Lâampleur de la rĂ©action mĂ©diatique et la maniĂšre dont les gens se sont emparĂ©s de ce faits-divers est impressionnante. Au delĂ des petites polĂ©miques sur le nombre de « like » sur la page facebook, il y a rĂ©ellement eu une #cristallisation sur cette affaire, avec un soutien massif dâune certaine frange de la population pour le bijoutier. Les commentaires sont Ă©loquents, tant par leur nombre que par leur violence. Et le jeune braqueur tuĂ© sâappelait Anthony. Imaginez sâil sâĂ©tait appelĂ© Mohammed...
Le FN tient le haut du pavĂ© car il tient un discours parfaitement calibrĂ© pour les populations qui sont en difficultĂ©, ou qui sont simplement anxieuses. La meilleure solution serait bien entendu de supprimer le mal Ă la racine, en retrouvant une croissance Ă©conomique suffisante. Cela fait bientĂŽt 35 ans que nos politiques, droite comme gauche, y ont renoncĂ©, avec un choix politique #cynique. Ils ont prĂ©fĂ©rĂ© renoncer Ă la croissance Ă©conomique pour verrouiller la position de groupes sociaux de la classe moyenne, prĂ©server des positions Ă©conomiques, des petits monopoles, le tout au dĂ©triment des classes populaires qui ont Ă©tĂ© larguĂ©es et abandonnĂ©es Ă leur misĂšre. Aujourdâhui, il nây a plus dâouvriers en France, il y a juste des prĂ©caires. Le problĂšme nâest pas seulement Ă©conomique, mais psychologique. On peut ĂȘtre ouvrier et en ĂȘtre fier. On nâest jamais fier dâĂȘtre prĂ©caire et on ne se construit pas une identitĂ© personnelle lĂ -dessus. Venir pleurer maintenant sur Florange, câest un peu tard, câĂ©tait il y a 30 ans quâil fallait dĂ©cider de ne pas laisser couler lâindustrie sidĂ©rurgique française. Ce nâest pas par hasard quâaujourdâhui, le capital rapporte plus que le travail. Câest le rĂ©sultat de choix politiques* !