La déclaration de Nasrallah, affirmant que les armes chimiques sont contraires à la religion, est importante. Le Hezbollah entretient systématiquement le mystère sur ses réelles capacités opérationnelles, le nombre, le type et la portée de ses roquettes, et son Secrétaire général promet régulièrement des « surprises » en cas d’attaque israélienne ; et la notion d’équilibre de la terreur n’est jamais écartée.
Mais ici, d’une manière extrêmement claire, Nasrallah écarte non seulement la possibilité de détenir et utiliser des armes chimiques, « prohibées dans notre religion », mais il refuse même explicitement d’utiliser la menace chimique dans le cadre de la dissuasion « psychologique » contre Israël (alors même qu’Israël détient de telles armes) :
Il faut savoir que, pour le Hezbollah, les armes chimiques sont prohibées dans notre religion. Même plus, un de nos amis m’avaient demandé pourquoi le Hezbollah devait déclarer au monde qu’il n’a pas d’armes chimiques, pourquoi ne pas laisser croire Israël que vous les avez, pourquoi le rassurer ?
Et je lui ai répondu que même dans le cadre de la guerre psychologique contre l’ennemi israélien, il est prohibé par notre religion de faire croire que nous possédons des armes chimiques.
La déclaration de Nasrallah revient, dans un mouvement où le religieux et militaire sont profondément mêlés, à prononcer un interdit religieux particulièrement fort contre de telles armes. Clairement, parmi les « surprises » promises en cas d’attaque israélienne, il faut écarter la menace chimique.