• 9000 corps dessinés dans le sable de la plage d’Arromanches.
    À noter : en mémoire des civils et des soldats des deux camps.

    Peace Day : Reminder of millions of lives lost in war as artists stencil 9,000 bodies onto Normandy beach | Mail Online
    http://www.dailymail.co.uk/news/article-2429903/Peace-Day-Reminder-millions-lives-lost-war-artists-stencil-9-000-bodies

    A pair of British artists have created this stunning installation of 9,000 silhouettes on a D-Day Landings beach to mark international Peace Day.

    The project, named, ’The Fallen’ is a tribute to the civilians, German forces and Allies who lost their lives during the Operation Neptune landing on June 6, 1944.

    • Je ne me permettrai pas de nier l’éventualité de viols dans le secteur des plages de débarquement le 6 Juin 1944 au milieu de l’atmosphère plutôt chargée en projectiles divers, mais malgré tout le respect que j’ai pour les victimes de viols (et de malnutrition et de maladie et d’exécution sommaire et de déportation et autres effets d’un conflit armé) je dois quand même remarquer que ce serait un événement d’une portée symbolique très nettement inférieure au point de départ de l’invasion de l’Europe par les troupes alliées - quelle que soit la valeur attachée à ce symbole.

    • C’est un problème de communication, indépendant du sujet : pour mettre en valeur un événement on fait forcément une sélection et on passe donc sous silence les facettes qui n’ont pas été sélectionnées. Les auteurs de cette oeuvre ont choisi de célébrer le débarquement d’une manière conforme à la mythologie dominante du sacrifice à un moment pivot de l’affrontement idéologique fondateur du système politique actuel... On ne peut pas reprocher à des croyants de dire la messe à la manière de leur chapelle : eux aussi sont des victimes, d’une autre sorte. Une critique à mon avis plus intéressante et pleine de risques serait la remise en cause iconoclaste du dogme manichéen de la seconde guerre mondiale.

      Quand au viol, il est présent partout où des hommes sont en position de s’imposer par la force - qui plus est au milieu d’un affrontement armé où l’abondance de mort dévalue la vie aux yeux des survivants. Mais là aussi il faut choisir ses combats : on peut déplorer la litanie des exactions individuelles en zone de combats mais elle paraît bien anecdotique en comparaison de l’usage massif du viol généralisé comme arme de terreur dans des contextes comme l’invasion de l’Allemagne par les Soviétiques. Là elle n’est pas une dérive incontrôlée mais bien un acte délibéré dont l’organisation est transmise à travers la chaîne de commandement... Il y a là autrement plus de matière à critiquer - même dans l’horreur il faut savoir mettre les évènements en perspective.

    • C’est bien parce que le viol est présent partout, sans que ça gêne, qu’il faut le dénoncer chaque fois. Pas de problème pour mettre toutes ces données en perspectives, je l’ai fait, et tu sous-estime les exactions commises par les allemands côté slave. Mais peu importe, il ne s’agit pas pour moi de surenchérir sur le nombre de viols et de victimes de viols par conflit, mais de rappeler que les femmes dans tous les conflits sont les premières victimes. Des commémorations et des manifestations symboliques sur le débarquement des américains il y en a eu des tas, mais jamais rien sur cet aspect de la chose. A un moment pourtant, il faut que ce soit dit, haut et fort.

    • Les viols ont été expurgés du mythe. Tant que le mythe tiendra, les dissonances seront ignorées comme du bruit, à moins d’un historien exceptionnel armé de témoignages puissants pour le fissurer - et encore : la plèbe veut des héros, pas des victimes.

      Au travers de la commémoration des victimes de l’époque tu dénonce la manière dont cette domination violente persiste aujourd’hui - un but fort louable mais, tout comme les dessinateurs plagistes, tu instrumentalises de manière biaisée un événement historique dans un but politique contemporain. En choisissant de dénoncer le viol tu spolies implicitement les autres victimes de la reconnaissance qui leur est due. La dénonciation de la violence peut-elle être sélective ? La sélectivité est-elle nécessaire pour que porte une voix qui serait inaudible dans une dénonciation générique de la violence ?

      Vue ma consommation passée d’ouvrages concernant la Grande Guerre Patriotique, je sais bien l’ampleur des opérations génocidaires Allemandes à l’Est - nous avons un Oradour-sur-Glane alors qu’il y en a des milliers là-bas. Mais la vengeance Soviétique n’en est pas moins un cas intéressant par la place qu’y prend le viol, l’absence de réaction institutionnelle (aussi efficace que des encouragements) et l’amnésie quasi-totale qui a duré jusqu’à la fin de la Guerre Froide. Dans Ivan’s War, page 268, Catherine Meridale cite le témoignage de Leonid Rabichev, à l’époque jeune officier dans l’Armée Rouge : « Women, mothers and their children lie to the right and left among the route, and in front of each of them stands a raucous armada of men with their trousers down. The women who are bleeding or losing consciousness get shoved to one side and our men shoot the ones who try to save their children. Meanwhile a group of grinning officers stood nearby, one of whom was directing - no he was reulating it all. This was to make sure that every soldier without exception would take part ». Elle écrit après : « That night, Rabichev and his men were sent to sleep in an abandonned German shelter. Every room contained bodies : the corpses of children, of old men and women who had evidently suffered serial rape before their deaths. ’We were so tired’ Rabichev wrote ’that we lay down on the ground between them and fell asleep ». Là où les Allemands tuaient industriellement dans un but d’une certaine rationalité d’un point de vue Nazi, les Russes en Allemagne assouvissaient une vengeance dont le moyen était d’infliger de la douleur, afin de terroriser mais aussi sans aucun motif ultérieur. A partir d’Avril 45, la baisse générale du niveau de violence et de timides réactions de Stalin et Zhukov ont fini par atténuer le phénomène à des niveaux ’normaux’ mais l’échelle des viols qui a suivi l’entrée en Allemagne des Russes n’a à ma connaissance pas d’équivalent historique - le sac d’une ville antique ou médiévale suite à un siège rivalise en horreur mais à une échelle ponctuelle par rapport à une telle campagne.

    • ta ta ta @litotier, je n’ai jamais dit qu’il fallait nier d’autres victimes ou d’autres aspects de la guerre. Je dis qu’il faut à un moment aborder cette question-là parce qu’en France, elle n’a quasiment pas été évoquée. Toi, tu reprends le refrain qu’on entends systématiquement quand il s’agit de pointer les comportements déviants des hommes vis-à-vis des femmes : ce n’est pas le moment, ce n’est jamais le moment. Ici une étude que j’ai faite sur le sujet http://blog.mondediplo.net/2011-02-14-Viols-en-temps-de-guerre-le-silence-et-l-impunite

    • 10/2013 - Statue of a soldier raping removed after a few hours

      Source en Anglais: http://thenews.pl/1/9/Artykul/149969,Red-Army-rape-statue-removed-in-Gdansk

      Artist Jerzy Szumczyk, a fifth year student at Gdansk’s Academy of Fine Arts, told Polish Radio that he had read extensively on the subject of rape by the Red Army as it advanced across Eastern Europe towards Berlin from 1944-45. Szumczyk claimed he “was unable to cope with it” and so created a statue to express his feelings

      Source en Polonais (traduite en Anglais):
      http://translate.google.pl/translate?sl=pl&tl=en&js=n&prev=_t&hl=pl&ie=UTF-8&u=http%3A%2F%2Fww