• Les gogos des zones commerciales (bloc-note 2012-2013) | geographedumonde
    http://geographie.blog.lemonde.fr/2013/09/30/les-gogos-des-zones-commerciales-bloc-note-2012-2013

    Le dernier rebondissement de l’affaire du travail le dimanche - merci Alexandre - me fait revenir sur plusieurs affaires récentes touchant au secteur de la grande distribution. Je n’ai rien à retrancher dans les conclusions du blogueur de Classe-Eco ; ce dernier regrette la faiblesse de l’argumentaire des partisans d’une ouverture exceptionnelle transformée en règle de vie commerciale.

    Ouvrir un jour (magasins de bricolage) ou un soir de plus (parfumerie) coûte en effet plus cher, à cause des primes de salaires et du fonctionnement supplémentaire : chauffage ou climatisation, électricité, eau, etc. A un moment ou à un autre, le coût se répercute sous la forme de prix sur l’étiquette. C’est bien parce que ce sera mieux permet toutefois de convaincre un lectorat aussi nombreux que peu critique.

    Il y aura dans le cas d’une ouverture facilitée des embauches en plus, mais pour huit heures de travail, le recours à des intérimaires semble s’imposer. Il y aura un léger gonflement des chiffres d’affaires, mais difficilement quantifiable, étant donné que l’ouverture exceptionnelle ne crée qu’un afflux exceptionnel : les foires aux vins se tiennent une fois par an dans des tentes dressées sur des parkings de supermarchés. Si celles-ci se tenaient plusieurs fois dans l’année, les clients ne boiraient pas davantage de vin ! Ces fêtes ressemblant autant aux foires de Champagne que moi à un chevalier breton partant en Croisade, ont amené les acheteurs à s’adapter. En fin de compte, les volumes restent stables, sans gains pour les producteurs qui se plaignent plutôt de la crise de la consommation et en appellent à l’Etat.

    Au pays de l’hyper-réglementation, tous les coups sont donc permis. Les grandes enseignes veulent tout simplement faire place nette. Elles calculent qu’elles vont perdre de l’argent temporairement - surcoût déjà évoqué, auquel vient s’ajouter le paiement d’amendes (en l’absence d’autorisations préfectorales) - mais escomptent en contrepartie écraser la concurrence, et imposer les zones commerciales en bordures de quatre-voies périphériques (image).

    Sont visés certaines grandes enseignes rétives à s’aligner sur la pratique de l’ouverture dominicale ou le petit commerce de centre-ville. Séphora cherche ainsi à distancier définitivement les grands magasins type Galeries-Lafayette, et autres Printemps. Dans le secteur du bricolage et de l’aménagement de la maison subsiste encore une offre en cœurs de villes. Selon les aires urbaines, l’ouverture des grandes surfaces périphériques le dimanche s’inscrit dans une lutte qui s’achèvera par la mort des plus faibles.

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