Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • L’affaire Leonarda - Journal d’un avocat
    â–șhttp://www.maitre-eolas.fr/post/2013/10/20/L-affaire-Leonarda

    Une circulaire est une instruction gĂ©nĂ©rale donnĂ©e par un ministre Ă  son administration. Elle explique le contenu de la #loi et comment le ministre entend qu’elle soit appliquĂ©e. Bien sĂ»r, c’est un document trĂšs intĂ©ressant Ă  connaĂźtre pour les avocats, puisque c’est le point de vue officiel de l’#administration, et s’agissant par exemple de la matiĂšre pĂ©nale, j’ai pu constater que pour les policiers, la circulaire est parole d’Évangile. Plus mĂȘme que le code de procĂ©dure pĂ©nale, je ne vous parle mĂȘme pas de la Convention europĂ©enne des droits de l’homme Il demeure que c’est le point de vue d’un ministre, rien de plus.

    En droit des Ă©trangers, la loi disant que l’État fait ce qu’il veut, les circulaires de ministre de l’intĂ©rieur ont une grande importance pratique. Elles sont appliquĂ©e docilement par les prĂ©fectures, ce qui aboutit Ă  la situation suivante : en matiĂšre d’#immigration, c’est le ministre de l’intĂ©rieur qui fait la loi. Situation confortable pour l’exĂ©cutif, qui n’a aucune raison de vouloir la changer, d’autant que toute loi sur l’immigration est un sujet sensible oĂč il n’y a politiquement que des coups Ă  prendre. Du coup, ce sont les Ă©trangers qui en payent le prix, soumis Ă  l’arbitraire de l’administration et qui peuvent voir leur situation bouleversĂ©e du jour au lendemain en cas d’alternance, sans aucune garantie, puisqu’une circulaire est une feuille de papier signĂ©e du ministre. Il n’est que de les lire pour constater d’ailleurs que le ministre se garde bien de dire “vous rĂ©gulariserez tous les Ă©trangers remplissant les conditions suivantes” mais utilise des pĂ©riphrases comme “vous examinerez avec bienveillance”, “vous accorderez la plus haute importance Ă  tel critĂšre”. Notons d’ailleurs qu’une circulaire qui irait trop loin et poserait des rĂšgles non prĂ©vues par la loi serait annulĂ©e par le juge administratif, car empiĂ©tant sur le pouvoir rĂ©glementaire qui n’appartient qu’au Premier ministre.

    RĂ©sultat : il est inutile de soulever devant le juge administratif le fait que la dĂ©cision n’est pas conforme aux instructions donnĂ©es par voie de circulaire. Le juge ne contrĂŽle que la conformitĂ© au #droit (loi et #rĂšglement). C’est cet arbitraire qui met en rage les avocats en droit des Ă©trangers, qui voudraient des critĂšres lĂ©gaux clairs qui permettent un vrai contrĂŽle du juge. C’est ainsi et ainsi seulement qu’on assurera une vraie Ă©galitĂ© de traitement. Car la protection que donne une circulaire est de l’épaisseur du papier sur lequel elle est imprimĂ©e. C’est un mode d’emploi, rien de plus. Quand on nous parle de “sanctuariser l’école” avec une circulaire, on l’entoure d’une barriĂšre de papier. Seule la loi pourrait vraiment protĂ©ger l’école. Une circulaire en la matiĂšre tient de la promesse d’alcoolique : j’arrĂȘte, jusqu’à ce que je recommence.