#Achille_Mbembe : « Le sous-prolétaire chinois est un nouveau nègre » | Rue89
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La seconde, c’est que la pulsion primaire du capitalisme a été d’effacer cette distinction : il transforme les hommes en choses, en marchandises, et octroie aux marchandises un statut de divinités. Le fait que les marchandises aient détrôné les divinités et soient devenues les destinataires de l’adoration des hommes, c’est pour moi « l’âge de convergence entre capitalisme et animisme ». Nous sommes en pleine idolâtrie. Tout est soluble dans tout.
Est-ce une forme de décadence ?
Cela permet une instabilité radicale, dans la mesure où tout devient possible pour les hommes, y compris signer leur propre fin – par la pollution, par exemple. Nous ne sommes pas dans la décadence, mais quelque chose de plus décisif. Il n’y a pas de limite. On peut consommer la nature entièrement. Se traiter les uns les autres comme on veut. La démocratie devient une voyoucratie comme on le voit dans plusieurs pays. La seule chose qui compte, c’est la capacité des uns et des autres à atteindre leur but. Les moyens ne comptent plus.