Gilles Horvilleur

« Le fondement unique de la société civile, c’est la morale. » http://goo.gl/LQHTUV

  • The Social Network, vitesse et capitalisme
    Cinematraque
    http://www.cinematraque.com/2013/10/the-social-network-vitesse-et-capitalisme

    Le vrai monstre qui se cache derrière Facebook et l’internet, ce n’est pas Mark Zuckerberg, écrasé par ce qu’est devenu sa création, mais bien le capitalisme financier, son intérêt à contrôler les réseaux sociaux, l’internet, les flux d’images et d’informations, pour imposer le diktat de la vitesse effrénée, quitte à détruire l’humanité.

    • Es war die Epoche, in der das Bürgertum sein geprägtes und gewichtiges Wort in die Wagschale der Geschichte zu legen hatte. Freilich schwerlich mehr als eben dieses Wort ; darum ging sie unschön mit den Gründerjahren zu Ende. Lange ehe der folgende Brief geschrieben wurde, hatte, im Alter von sechsundsiebzig Jahren, Goethe dieses Ende in einem Gesicht erfasst, das er Zelter in folgenden Worten mitteilte : « Reichthum und Schnelligkeit ist, was die Welt bewundert und wornach jeder strebt. Eisenbahnen, Schnellposten, Dampfschiffe und alle mögliche Facilitäten der Communication sind es, worauf die gebildete Welt ausgeht, sich zu überbilden und dadurch in der Mittelmässigkeit zu verharren… Eigentlich ist es das Jahrhundert für die fähigen Köpfe, für leichtfassende praktische Menschen, die, mit einer gewissen Gewandtheit ausgestattet, ihre Superiorität über die Menge fühlen, wenn sie gleich selbst nicht zum Höchsten begabt sind. Lasst uns soviel als möglich an der Gesinnung halten, in der wir herankamen ; wir werden, mit vielleicht noch Wenigen, die Letzten seyn einer Epoche, die so bald nicht wiederkehrt. »
      Walter Benjamin, DEUTSCHE MENSCHEN, Eine Folge von Briefen (1936, ©Suhrkamp Verlag, 1962).

      C’était le temps où la bourgeoisie avait à mettre son verbe, influent, élaboré, sur la balance de l’Histoire. Il est vrai qu’elle n’avait guère autre chose à y mettre : c’est pourquoi cette époque se termina, si mal, par les « années de fondation ». Bien longtemps avant que cette lettre n’eût été écrite, Goethe, alors âgé de soixante-seize ans, avait vu le visage que cette fin prendrait. Il l’a décrite à Zelter dans les termes que voici : « Richesse et vitesse, c’est cela que le monde admire et à quoi chacun aspire. Chemins de fer, postes rapides, bateaux à vapeur et toutes facilités possibles de la communication, c’est à cela que tend le monde civilisé pour se sur-civiliser et ainsi persister dans la médiocrité… En fait, c’est le siècle des cerveaux capables, des hommes pratiques qui comprennent vite et qui, doués d’une certaine agilité d’esprit, sentent toute leur supériorité sur la masse, même si leurs dons ne s’élèvent pas jusqu’au niveau suprême. Tenons-nous-en autant que possible à l’état d’esprit dans lequel nous nous sommes formés ; avec quelques-uns peut-être, nous serons les derniers d’une époque qui ne reviendra pas de sitôt. »
      ALLEMANDS, Une série de lettres, traduit de l’allemand par Georges-Arthur Goldschmidt (Éditions Hachette, 1979).