petit-écran de fumée

Le petit écran est une invention formidable, mais il a un défaut majeur : l’absence de trappe de désenfumage.

  • Les bobos

    http://www.slate.fr/story/78698/les-bobos

    Plus surprenant, le classement des personnalités va à l’encontre de certaines idées reçues. Certes, Jean-Pierre Pernault n’est perçu comme bobo que par 22% des répondants, mais ce qui est plus intéressant, c’est que Jack Lang truste la catégorie des responsables politiques bobos (46% le considèrent comme tel), quand Bernard Henri-Levy arrive en tête du classement des personnalités avec 46% de gens qui l’associent à un bobo (hors politique).

    De purs produits bobos, contemporains de l’éclosion du terme, comme Lou Doillon, Zaz, Bénabar ou Vincent Delerm n’arrivent que bien plus bas. De même, on peut s’étonner de retrouver Sartre avant Houellebecq ou la musique électronique enterrée par Le Nouvel Obs (20%, deuxième derrière l’art contemporain) dans les références culturelles associées à nos bobos.

    Les Français semblent donc être restés attachés à la notion de « gauche caviar », une sorte d’ancêtre du bobo utilisée pour décrire l’élite intellectuelle et politique des années 1980 proche du mitterrandisme, une génération à laquelle appartiennent BHL et Jack Lang –ils en sont emblématiques– mais pas vraiment Zaz !

    Il ne faut pas chercher plus loin l’amalgame, et même le contresens de Nicolas Sarkozy qui, candidat en 2012 à sa réélection, se met à fustiger les « bobos du boulevard Saint-Germain ». Le président sortant avait ensuite ciblé « tous ceux qui donnent des leçons, la gauche caviar, la gauche morale qui habite boulevard Saint-Germain, qui met ses enfants dans des écoles privées ». On voit que le glissement d’un terme vers l’autre est devenu un classique de la droite française. Ces « bobos »-là lui donnaient pourtant une écrasante majorité de 45,1% au premier tour !