• C’est un raisonnement qu’on lit et entend de plus en plus dans le monde numérique et qui est à examiner sérieusement. Certains appellent ça le digital labour (cf. l’émission de Place de Toile consacrée à ce sujet), le travail numérique, et produisent une analyse marxiste, faisant de nous des travailleurs aliénés, exploités sans pouvoir lutter. C’est frappant, mais contestable, notamment parce que les rétributions ne sont pas nulles contre ce travail que nous fournissons ; elles ne sont pas financières certes, mais d’un autre ordre : Google me donne un accès à un classement de l’internet, et à un savoir trié, Facebook me permet d’échanger, de recevoir des informations, d’avoir une forme de vie sociale. Il est peut-être un peu excessif d’aller mobiliser les outils théoriques de la défense du prolétariat. D’autres envisagent la question sous un angle plus pragmatique. C’est le raisonnement par exemple de Jaron Lanier, quelqu’un d’étonnant, car pionnier des réseaux, inventeur de la notion de “réalité virtuelle”, créateur de start-up à répétition, et un des critiques les plus acérés des travers de l’internet contemporain. Jaron Lanier fait la proposition suivante : puisque ces entreprises se font énormément d’argent avec nos données, elles seraient sans doute prêtes à nous les acheter. Faisons-nous donc rémunérer ! Un système de micropaiement individualisé, une rétribution à la donnée fournie et voici l’équilibre commençant à se rétablir, la richesse mieux répartie.

    http://www.internetactu.net/2013/11/12/linternaute-est-un-travailleur-exploite
    #données #micro-paiement #internaute