odilon

artiste aux mains pleines de doigts - visionscarto.net - Autrice de Bouts de bois (La Découverte)

  • Il était une forêt - l’#expédition. L’expérience web sur les traces de Luc Jacquet
    http://www.wild-touch.org/il-etait-une-foret-devenez-ambassadeur-de-la-foret-primaire
    Sur le site, différentes entrées ouvrant sur des vidéos ou entretiens

    À travers cette expérience web immersive, plongez dans une expédition au coeur des forêts primaires des tropiques. Sur les traces de l’équipe du film « il était une forêt », partez à la découverte de cet univers incroyable et apprenez à en déceler les codes.

    L’expédition commence par votre arrivée en forêt tropicale. D’étape en étape, de vos premiers pas dans le sous-bois jusqu’aux plus hautes branches de la canopée, vous allez pouvoir observer, grimper et apprendre le monde complexe et fascinant des forêts primaires.

    Au terme de votre expédition, vous pourrez devenir ambassadeur des forêts primaires pour participer, à votre tour, à la défense de cet écosystème. Accédez ainsi de façon exclusive à des rendez-vous avec l’équipe de Wild-Touch et bénéficiez de nombreux privilèges.

    #forêt_primaire #cinéma

    Edito de Francis Hallé
    http://www.wild-touch.org/edito-de-francis-halle

    POURQUOI FAUT-IL PRÉSERVER LES FORÊTS PRIMAIRES ?
    Je rappelle qu’une forêt primaire est, par définition, une forêt qui n’a jamais été soumise à des pressions humaines lourdes, telles que l’exploitation industrielle, la déforestation à finalité agricole ou la mise en place d’infrastructures ; si elle y a été soumise dans le passé, cela s’est produit à une époque suffisamment ancienne pour qu’une régénération ait pu s’effectuer, et que la forêt ait eu le temps de retrouver son caractère primaire.

    Dans les régions tempérées, les forêts primaires ont presque toutes disparu ; les seules qui subsistent (Japon, USA, Nouvelle Zélande) ont la forme de Parcs Nationaux strictement protégés.
    Dans les régions tropicales, les dernières forêts primaires sont exploitées pour leurs bois (bois précieux, bois d’oeuvre, bois de feu), une activité prédatrice, fortement marquée par son origine coloniale. Nous sommes ainsi en train de perdre les sommets de notre diversité biologique et les plus belles canopées du monde. L’exploitation des bois est un contresens économique puisque les canopées tropicales contiennent des ressources moléculaires et génétiques potentiellement utilisables pour la chimie fine, l’amélioration des plantes et des animaux, la pharmacie et la médecine, c’est à dire des activités susceptibles de dégager des valeurs ajoutées beaucoup plus fortes que l’industrie du bois ; j’ajoute que les prélèvements de feuilles dans la canopée ne sont pas destructeurs et qu’ils se cicatrisent en quelques semaines.

    Une métaphore permettra de comprendre les énormes différences qui séparent, en forêt primaire, le sous-bois de la canopée.
    Imaginez une grande table, préparée pour un banquet somptueux : nappes blanches, verres de cristal et vins fins, grands bouquets de fleurs, vaisselle de luxe et mets délicieux… Au moment où les convives s’apprêtent à profiter du repas, arrive un simple d’esprit, avide de finances et armé d’une tronçonneuse. Sans même jeter un regard sur ce qui se trouve sur la table, il dit : « Je vois que votre table a des pieds en bois ; moi, ce qui m’intéresse, c’est le bois. » Il met en route sa tronçonneuse et coupe les pieds de la table ; tout s’effondre et le banquet est perdu pour tout le monde.

    Merci à l’Association Wild-Touch de s’associer aux efforts internationaux de protection des forêts primaires des Tropiques ; merci à Luc Jacquet d’avoir réalisé « Il était une forêt », puissant moyen de sensibilisation du public, puissant outil de mobilisation en faveur de la sauvegarde de ces irremplaçables forêts.