• « Après l’économie de marché ? », débat entre Anselm Jappe et Bernard Friot [Enregistrement audio]
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    Il s’agit ici de faire passer par dessus-bord la superficialité de l’analyse de la crise que l’on retrouve chez tous les économistes de gauche qui sont soit marxistes traditionnels, régulationnistes ou keynésiens, et dont les élucubrations se retrouvent à longueur de colonnes dans Le Monde Diplomatique, Libération, Alternatives Economiques, la Revue des Livres, L’Humanité, Politis, Alternative Libertaire, etc. Pour toute la radicalité bourgeoise de gauche, des économistes attérés à Frédéric Lordon, en passant par Paul Jorion, Bernard Friot, Bernard Marris, Michel Aglietta ou Cédric Durand, les problèmes de la crise sont toujours définis quasi spontanément en fonction de la logique intériorisée du système dominant, c’est-à-dire toujours en termes d’une redistribution des catégories capitalistes à chaque fois transhistorisées par ces auteurs. Pour le populiste Friot, bien sûr, dans sa déclaration d’amour au capitalisme, il s’agit toujours de débarasser le capitalisme (comme le pensaient déjà les nazis dans les années 1930 en parlant du « capital-rapace »), de ses méchants spéculateurs, de ses horribles banquiers et de ses rapaces actionnaires, afin de libérer les gentils-travailleurs véritables créateurs de valeur : l’utopie du gentil-capitalisme qui fonctionnerait pour tout le monde, l’espoir d’une gestion alternative d’un capitalisme enfin à visage humain. Sortir du capitalisme ne sera pourtant jamais le fait de redistribuer autrement la valeur, c’est-à-dire l’argent sous la forme du salaire ou des retraites. Afin de dépasser la fausse conscience de cet anticapitalisme tronqué de la gauche, on retrouvera dans l’intervention de Jappe une présentation de quelques éléments de base propres au courant allemand de la critique de la valeur, notamment une présentation de la critique des catégories/formes capitalistes que sont le travail, la valeur, l’argent, la marchandise, le rapport-capital comme « Sujet automate » (Marx) et l’Etat. Pour comprendre la crise actuelle il s’agit de véritablement changer le cadre de pensée, de commencer à redéfinir complètement les traits fondamentaux du noyau du capitalisme comme jamais la gauche n’a su le saisir depuis deux siècles.

    #critique_de_la_valeur