• Rdv ce samedi à 15h00, lecture de textes de Charlotte Delbo http://www.imagine3tigres.net/spip.php?article268
    J’ai beaucoup de raisons de la lire, et à voix haute.
    Sa voix vient de plusieurs : de toutes celles qui lui ont permis de survivre. Et elle s’est adressée à tous, après la traversée de silence, pour elle datée de 1945 à 1965 ( Le convoi du 24 janvier ) : il fallait dire aux innombrables muets et sourds ce qui ne se disait ni ne s’entendait. Alors, on recrée ces pluriels et on renverse à nouveau cette impossibilité chaque fois qu’on la lit en public.
    Précisément, il y a à plusieurs reprises dans la trilogie Auschwitz et après de brusque passages de la prose à la poésie qui correspondent exactement à la limite indicible (en prose) / quand même dicible (en poésie). Cette transition, je veux la saisir et la faire saisir. J’espère que je saurai, ce samedi.
    Comme écrivain je lui dois beaucoup. Je n’aurais pu écrire Un Hymne à la paix (16 fois) sans l’avoir lu et relu. J’aimerais qu’elle soit considérée comme un écrivain et non pas comme la sempiternelle « secrétaire de Louis Jouvet » (ce qu’elle fut - mais la réduire à cela c’est insultant). Quant à qualifier ses écrits de « littérature des camps » ou de « témoignages » c’est nier à bon compte ses inventions littéraires, c’est tenir à distance distinguée la violence et la fraternité (indissociablement liés) qu’elle nous lègue.
    #CharlotteDelbo #LectureVoixHaute