Sylvain Manyach

Ici, on parle de livres, d’idées, de musique, de droit public essentiellement

  • Pétition | Parlementaires : #Prostitution : les spécialistes des recherches sur le genre et sur la santé contre la pénalisation des clients | Change.org
    http://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/parlementaires-prostitution-les-sp%C3%A9cialistes-des-recherches-sur-le-genr

    Chercheuses et chercheurs sur le genre et dans le domaine de la santé, professionnel.le.s de santé, nous souhaitons intervenir dans le débat public à quelques jours de l’examen au Parlement de la proposition de loi n° 1437 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel. Loin des débats passionnels, nous voulons faire entendre l’expertise qui est la nôtre afin d’alerter les parlementaires et l’opinion sur les risques que la pénalisation des clients fait peser sur la santé des personnes qui se prostituent.

    Un point de vue et pétition « d’experts »

    • Oui, encore un autre point de vue, tristement fataliste (mais sans doute réaliste ?)
      En gros, vu qu’on ne peut pas faire disparaître le fléau, il faut ne pas lui permettre de se planquer sous le tapis, pour pouvoir le maintenir sous contrôle...
      #capitulation
      #pragmatisme
      #déprimant

      Qu’il s’agisse des rapports produits pour l’ONUSIDA ou le PNUD, d’évaluations rigoureuses du modèle suédois, ou encore des recherches en sciences sociales sur la prostitution, les analyses montrent en effet que toute pénalisation, même légère, contribue à marginaliser la prostitution de rue en la déplaçant vers des zones périphériques et sur internet. Le rapport français de l’IGAS de décembre 2012 sur le système prostitutionnel affirme ainsi que l’isolement et la clandestinité apparaissent comme des facteurs d’aggravation des risques. Cet isolement rend plus problématique le travail de prévention et de soutien social que les associations conduisent avec les personnes qui se prostituent, augmente les risques de violence auxquels elles sont exposées, et rend encore plus difficile l’accès aux services sanitaires. En outre, parce qu’elle signe l’illégalité de l’acte prostitutionnel, et donc sa clandestinité, la pénalisation a également pour effet d’affaiblir les capacités de négociation face aux clients, notamment en ce qui concerne l’utilisation du préservatif, les deux acteurs de cette relation particulièrement structurée par la domination masculine ne disposant pas à l’évidence des mêmes pouvoirs. Enfin, cette clandestinité rend plus difficile la lutte contre les réseaux de traite.
      Nous, chercheuses et chercheurs, professionnel.le.s de santé, encourageons le législateur à parfaire le volet social de cette proposition de loi pour permettre véritablement aux personnes qui le souhaitent de pouvoir quitter la prostitution. Toute mesure législative allant dans le sens de la déstigmatisation de la prostitution améliorera l’autonomie et les possibilités d’autoprotection des personnes qui se prostituent et sera bénéfique en termes de réduction des risques et de lutte contre les violences. Mais la pénalisation des clients va à l’encontre ces objectifs.