• Enquête sur des aides aux industriels allemands : Bruxelles irrite Berlin - Flash actualité - Economie - 18/12/2013 - leParisien.fr
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    La Commission européenne a décidé de lancer une enquête approfondie sur le soutien apporté en Allemagne aux industries gourmandes en électricité, provoquant une réaction virulente de la chancelière Angela Merkel toujours prompte à défendre son industrie.
    Le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, dont les services ont lancé la procédure, a affirmé mercredi avoir reçu « des plaintes, beaucoup de lettres » de consommateurs et de concurrents des industriels allemands.
    « J’avais de sérieux doutes » sur la compatibilité de la législation avec les règles européennes, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
    Dans le collimateur de Bruxelles, deux dispositifs qui exonèrent certains industriels et producteurs d’énergie d’une grosse partie de la « surtaxe renouvelables » acquittée sur chaque kilowatt-heure consommé ou produit, et dont les recettes servent à subventionner les énergies vertes.
    Cimenteries ou centrales au charbon voient ainsi leur facture énergétique allégée de plusieurs milliards d’euros par an. La facture des consommateurs et des entreprises non-exonérées est alourdie d’autant.
    Des emplois en jeu
    L’ouverture d’une enquête approfondie ne « préjuge pas de la conclusion », a rappelé la Commission. Il appartient désormais à l’Allemagne -dans un délai d’un mois- et à des tiers de s’exprimer.
    Pour Berlin les lois en vigueur « ne constituent pas une aide publique et sont compatibles avec le droit européen », a réagi une porte-parole du ministère de l’Economie et de l’Energie.
    Dans son premier discours devant le nouveau parlement allemand mercredi matin la chancelière, fraîchement reconduite pour un troisième mandat, a été autrement plus acerbe.
    « L’Allemagne veut rester un pays industriel fort, nous avons besoin d’entreprises compétitives », a-t-elle signifié. « C’est d’emplois dont il s’agit ici », a-t-elle ajouté, « nous allons coopérer (avec la Commission) mais je vais aussi faire valoir que l’Europe n’en sortira pas renforcée si des emplois sont menacés en Allemagne ».
    « Tant qu’il y a des pays où l’électricité pour l’industrie coûte moins cher (qu’en Allemagne), je ne vois pas où est la distorsion de concurrence », a-t-elle conclu.
    Mme Merkel a toujours défendu avec vigueur à Bruxelles les intérêts des grands industriels. Récemment elle a bataillé pour protéger les constructeurs automobiles d’un durcissement trop important des règles européennes sur les émissions de CO2.
    « Nous voulons rester une nation industrielle forte », a martelé mercredi son porte-parole Steffen Seibert. Avant d’ajouter en forme de pique pour les partenaires de Berlin : « Et ce serait bien si d’autres pays européens pouvaient aussi renforcer leur industrie ».
    Front commun derrière Merkel
    Sur ce dossier encore, Mme Merkel a tout ce que l’Allemagne compte de syndicats et fédérations industriels derrière elle.
    « En lançant cette enquête la Commission européenne met en péril la transition énergétique et désavantage les entreprises fortement consommatrices d’énergie », ont réagi les syndicats IG Metall et IG BCE (chimie et énergie) dans un communiqué commun.
    Rien qu’en Bavière, 100.000 emplois seraient menacés si les règles du jeu changeaient, a mis en garde la fédération des industries de la région, vbw. « C’est l’avenir de l’industrie allemande qui est en jeu », a plaidé son président, Bertram Brossardt.
    Le nouveau gouvernement aux manettes à Berlin, une coalition des conservateurs de Mme Merkel et des sociaux-démocrates, a déjà promis une refonte en profondeur d’ici le printemps 2014 des mécanismes de soutien aux renouvelables.
    Il veut « conserver la règle en vigueur » sur les exonérations, tout en « la faisant évoluer en respectant les objections de la Commission », a expliqué la porte-parole du ministère de l’Economie. Un « dialogue constructif » est déjà à l ??uvre sur le sujet, a-t-elle dit.
    Une des pistes explorées consisterait à conditionner les ristournes accordées à la mise en ?uvre par les entreprises de mesures visant à réduire leur consommation d’énergie.

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