La Rotative

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  • Sanitas en objets : le mépris du peuple illustré par l’art contemporain
    http://tours.mediaslibres.org/sanitas-en-objets-le-mepris-du.html

    A Tours, mépris municipal de classe et art pompier « engagé » à l’assaut d’un quartier populaire.

    Depuis 2009, un artiste réalise des objets dérivés du quartier du Sanitas afin, dit-il, d’en magnifier l’identité. Mais de la Sanitasse au Saniplat, ces objets traduisent surtout un certain mépris du peuple et de ses lieux de vie.

    (...)

    L’art officiel est une des armes les plus efficaces en termes de domination. Il permet d’imposer à l’autre ses goûts, ses préférences et permet aux dominants d’assoir leur domination sur une base symbolique. Sous couvert de démocratisation de la culture, nombreuses sont les politiques à destination des classes populaires qui viennent ainsi édicter les « bonnes » pratiques culturelles, c’est-à-dire celles qui sont proposées et validées par le pouvoir en place, et exclure de ce fait toutes celles qui sont pensées et réalisées par et pour le bas peuple. Il est certain qu’employer un artiste en résidence est moins risqué pour une mairie que de favoriser et de valoriser l’expression libre de ses habitants. Il est symptomatique que, dans une ville dirigée par un maire issu d’un parti politique donc la figure de référence est progressivement passée de l’ouvrier à l’artiste, une initiative telle que "Sanitas en objets" se déroule dans le dernier quartier populaire du centre-ville.

    #art #culture #classes_populaires #Sanitas

    • Impressionnant.

      Le sanishirt et la sanisoie (une écharpe) reprennent un même motif qui se compose des noms de quartiers, situés dans d’autres départements, présentés par Nicolas Simarik comme « similaires au Sanitas (…) quartiers CUCS, quartiers ZUP, quartiers ZEP », bref « des quartiers sensibles ». On imagine qu’aux yeux de l’artiste c’est dans cette sensibilité que se trouve l’identité du quartier, une identité qui serait tellement forte que d’autres lui seraient « similaires ».

      On comprend aussi qu’en tant que quartier sensible, le Sanitas trouve plus facilement sa place dans un groupe de quartiers de grands ensembles que dans un autre qui contiendrait aussi les noms de Prébendes, Velpeau ou Febvotte… on ne mélange pas les torchons avec les serviettes ! A ce propos, signalons à Nicolas Simarik que le rond de serviette manque cruellement à sa collection ; on propose un motif à base de digicodes pour rendre hommage à ceux installés récemment dans le cadre de la politique de résidentialisation du quartier.

      Le dessous de plat que le quartier lui a inspiré, le « Saniplat », montre effectivement une inspiration au plus proche de la vie et des questionnements des habitants :
      http://www.youtube.com/watch?v=I6vc90q-eaw