Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Réflexions critiques sur le « vivre ensemble » - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/Reflexions-critiques-sur-le-vivre

    Le vivre ensemble est promu par les acteurs de la politique de la ville, dans les ministères, les municipalités et les bureaux d’études qui les embauchent. L’esprit militant des premières années va rapidement disparaître. Des experts vont être chargés, sur la base de diagnostics réalisés à la va-vite, de recueillir la parole des habitants, et reformuler et recadrer soigneusement leurs demandes, en conformité avec les politiques municipales soumises aux restrictions budgétaires et au nouvel ordre sécuritaire à la fin des années 1990.

    Les violences policières, quotidien des habitants de ces quartiers, sont tues. La pauvreté qui s’aggrave alors que l’austérité devient un dogme politique, de gauche comme de droite, est une réalité sur laquelle tout le monde s’accorde à dire, dans ce nouveau cadre de pensée, qu’on ne peut pas agir.

    Cette action locale, sans cible désignée ni responsable identifié, n’a guère amélioré la situation des quartiers d’habitat social - et c’est un enjeu de la rhétorique du « vivre ensemble » ; elle évacue les conflits et les divisions qui structurent le monde social et assignent certains individus à des places subordonnées : les classes populaires qui habitent les quartiers d’habitat social, et plus encore les populations racisées qui sont reléguées dans ses fractions les plus dégradées.

    Car en réalité, ces habitants vivent souvent plus ou moins bien ensemble ; autant qu’ils le peuvent en tous cas, avec les solidarités et les résistances qu’ils arrivent encore à tisser. Mais en faisant de plus en plus difficilement avec les politiques néo-libérales qui sapent les formes de redistribution sociale, qui détruisent peu à peu le système scolaire, ou encore avec les discours racistes qui alimentent la haine de l’étranger.