Sombre

“When all are guilty, no one is; confessions of collective guilt are the best possible safeguard against the discovery of culprits, and the very magnitude of the crime the best excuse for doing nothing.” (Hannah Arendt) Laŭ la krio de la koko tuj spirito ĉiu, kie ajn li vagas, rapidas hejmen (L.L. Zamenhof)

  • Des chiffres et des calculs d’apothicaire, en veux-tu ? en voilà. La presse capitaliste sanctifie le PIB.

    Réduire les limitations de vitesse, c’est freiner la croissance et l’emploi
    http://www.latribune.fr/blogs/cercle-des-ingenieurs-economistes/20140103trib000807759/reduire-les-limitations-de-vitesse-c-est-freiner-la-croissance-et-l-emploi

    Lorsque l’on présente cette mesure, on évoque son impact positif sur l’effet de serre et sur le nombre de morts et de blessés épargnés (qui n’y serait pas favorable !) mais jamais son impact négatif sur le fonctionnement de notre économie. Or, elle aura un fort effet dépressif sur l’économie du pays alors qu’existe toute une panoplie de mesures qui savent concilier écologie, sécurité et vitalité économique, auxquelles il convient d’accorder, bien entendu, la priorité.

    Je ne suis pas entré dans le détails des données prises en compte et des calculs malaxant ces données en une bouillie pour décideurs économiques. Je laisse cela aux jeunes têtes pensantes des écoles de commerce.
    Ce débat sur la vitesse légale ne prends en compte qu’une variable : la vitesse individuelle de chaque véhicule alors qu’il faudrait raisonner en terme de flux, en fait le nombre de véhicules passant en un point donné en unité de temps. Plus ce nombre augmente, plus l’effet de saturation se fait sentir (embouteillages) et plus le risque d’accident est grand : non respect des distances de sécurité, perte de patience des conducteurs, abaissement de la vigilance dû à une vitesse trop faible (somnolence sur autoroute par exemple).
    Le journal « la Tribune » aurait-il l’intention de faire croire que le gouvernement est devenu décroissant ? Je pense plutôt que nos décideurs n’assument aucunement une vraie politique de transport public : transports urbains (bus, tram) et liaisons inter-territoriales (le bon vieux train omnibus ou l’autocar).

    #transport #empreinte_écologique

    • Quelques remarques.
      • il s’agit d’un blog hébergé par la Tribune, blog à forte connotation technocrate…

      Le noyau fondateur du Cercle des ingénieurs économistes ont des ingénieurs des grands corps d’ingénieurs, mines, ponts ..., intéressés par les questions économiques et ayant des expériences professionnelles diversifiées dans les domaines des entreprises, des transports, de l’urbanisme, des réseaux, de l’énergie, des technologies de l’information et de la communication.

      • l’auteur Jean Poulit est un croisé de l’autoroute. Faire une recherche avec son nom et #A65 ou #Aliénor. On trouve sans problème des articles, pas tous louangeurs… Ex.
      Jean Poulit, la voix de son maître !
      http://aliceleiciaguecahar.eelv-legislatives.fr/jean-poulit-la-voix-de-son-maitre

      Encore une fois, l’expert officiel de la CCI Pau-Béarn présente une étude sur l’impact économique sur le territoire d’une nouvelle infrastructure (étude financée à hauteur de 60 000 euros par Total, Euralis, Turbomeca, Crédit agricole, Laboratoires Fabre, Fédération du BTP, Medef et la CCI Pau-Béarn).
      Encore une fois, il promet monts et merveilles pour l’économie et l’emploi en Béarn, rappelons-nous les milliards promis par le même Jean Poulit grâce à l’A65 !!

      • il a raison de souligner (et il insiste beaucoup là-dessus) que la réduction de la vitesse se répercute en tenant compte de « l’équation comptable » d = v.t et donc l’impact se répartit entre du temps et de la distance (la portée ). En revanche, il se focalise sur la voiture individuelle et néglige totalement l’existence d’autres moyens ou d’autres organisations de transport (transports en commun, covoiturage,…) L’hypothèse de constance du budget temps de transport (dite conjecture de Zahavi) est discutable ; elle est, d’ailleurs, discutée…

      • pour un ancien de la sécurité routière qui a pris soin de détailler l’impact sur la vitesse moyenne, c’est très surprenant qu’il ne détaille pas son calcul d’incidence sur le nombre de morts liés à la vitesse par type de réseau routier…

      • il ne pousse pas son raisonnement la mobilité, c’est la productivité jusqu’à suggérer une baisse drastique de la taxation des carburants…

      • enfin, ce que je trouve le plus éclairant — et le plus rigolo, c’est l’affirmation suivante

      En une heure, en effet, le résident parcourt une distance qui est égale à la vitesse. L’étendue du territoire auquel il peut accéder varie comme le carré de la distance parcourue, c’est-à-dire comme le carré de la vitesse, ce qui témoigne de l’importance critique de ce facteur.

      qui signifie que, pour lui, le territoire est assimilable à une surface entièrement bitumée, où tout trajet de point à point se fait en ligne droite ce qui laisse peu de place à autre chose qu’à la bagnole. Il semblerait que, dans la vraie vie, le réseau de transport routier soit organisé autour d’éléments à caractère plutôt linéaire, de sorte que la dimension fractale du réseau soit comprise quelque part entre 1 et 2 (les bornes étant exclues)…