Beauté fatale

Un compte pour suivre l’actualité des thèmes développés dans « Beauté fatale. Les nouveaux visages d’une aliénation féminine », un essai de Mona Chollet, Zones / La Découverte, Paris, 2012.

  • Lola Lafon et « l’Etat L’Oréal » - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/livre/2014-c-est-leur-annee-4-4-lola-lafon,106944.php

    C’est même en partie pour cela qu’elle écrit, soucieuse de combattre par ses livres une certaine image de la femme qu’elle trouve de plus en plus archaïque et amnésique : « Le corps de Nadia ­Comaneci a été scruté, noté, adulé, rejeté, comme le sont encore tous les corps féminins aujourd’hui. Je suis frappée par le procès hormonal qu’on fait maintenant à toutes les femmes. Il y a une injonction à la maternité très forte et, en même temps, il faut que les femmes soient consommables dès leur retour de la maternité. Comme si leur corps appartenait toujours à l’Etat. Après la dictature de l’Etat communiste, c’est celle de l’Etat L’Oréal... »

    #femmes #corps #sexisme

    • le « je ne suis pas féministe, mais... » me fait disjoncter aussi.
      Par rapport à l’injonction de "beauté" c’est même plus toléré ce répis pendant l’accouchement pour certaines voire ceci :
      http://www.babypop.fr/archives/2013/02/15/26414096.html

      La première chose que j’ai faite quand j’ai perdu les eaux lors de ma première grossesse c’est : filer me maquiller dans la salle de bain. Fond de teint, anticernes, poudre et mascara waterproof !

    • Sinon, la servitude volontaire des femmes me fait vraiment chier, même si je comprends le problème des opprimées qui pensent améliorer leur condition en anticipant les desiderata de l’oppresseur... Et c’est d’autant plus vrai quand je vois des nanas de mon âge transmettre avec diligence ce modèle à leurs filles, et tout ce qui va avec de honte de soi, d’intériorisation de leurs pseudos faiblesses et infériorités !

    • C’est il me semble la problématique du bouquin de A. Dworkin dans « les femmes de droite » que j’ai pas encore lu. Le truc de l’oppression c’est que ca fonctionne a plein quant le groupe opprimé se met à s’opprimer sans que les dominants s’en mêlent.
      Dans l’exemple de cette femme qui va se maquiller avant de partir à la maternité, elle dit quelle le fait « pour elle » ce qui me semble un argument (de merde) commun. Mon agacement/exasperation/bienveillance ocille la dessus selon les jours. Ca m’arrive de rentrer dans le lard brutalement de la nana et d’autre fois j’essaye de prendre de la distance et de pas rejeter totalement cette éducation féminine en la dévalorisant à base de « c’est superficiel » ou ce genre d’idées. Je me suis beaucoup construite dans le rejet de la féminité, pendant longtemps j’etait flatté quant mes potes me disaient « mais toi t’es pas une fille » et sur ce point la lecture de beauté fatale m’a fait révisé mon point de vue et examiner ma misogynie personnelle, ce qui me permet parfois certains jours d’être un peu moins sevère avec ces « femmes de droite », en sachant en plus que je ne suis pas à l’abris de mes petites et grosses lâchetés féministes et autres et qu’en plus vu que je suis nullipare et stérile je me débarrasse de la question de l’éducation de progéniture. Et pour ce changement dans mon point de vue sur le féminin, merci Mona !

    • Ah oui, et cette question de savoir à quel moment on est femme. Je me souviens que je m’étonnais des cris horrifiés des filles de l’école primaire quand on allait au bois et que je ramassais des vers de terre pour leur montrer. Je les trouvais stupides et mijorées, déjà pétries d’interdits, mais c’était aussi là la définition d’une fille.