Martin

Jeux vidéo et trucs divers

  • L’article « Manipulation de masse : un œil sur l’avenir de la communication politique dans les réseaux » sur http://reflets.info/manipulation-de-masse-un-oeil-sur-lavenir-de-la-communication-politique-da fait un rapide état des lieux de l’utilisation actuelle de la manipulation de l’opinion publique par divers gouvernements au travers des réseaux sociaux, et alerte sur l’intérêt des armées pour des logiciels de « persona management » ou identités virtuelles facilitant la désinformation, la propagande et la manipulation de l’information.

    Par intérêt intellectuel, je travaille actuellement sur ce type de solutions. C’est un sujet passionnant, que de créer une identité virtuelle crédible. J’en suis actuellement au commencement, à savoir en train de poser quelques bases, discutées notamment dans l’article « De l’intérêt d’une identité virtuelle » http://unearaigneeauplafond.fr/avatar-identite-virtuelle où j’expose quelques pistes.

    L’une de mes réflexions m’amène notamment à envisager de définir une « identité virtuelle » ou « avatar » jusqu’à deux générations précédentes, afin d’en assurer une certaine cohérence. En effet, lors de la création de comptes mail, notamment, point d’entrée à la quasi-totalité des services web, on demande aux utilisateurs de définir une « Question secrète » visant à redéfinir un mot de passe oublié. L’une des questions fréquemment rencontrées est « Quel est le nom de jeune fille de votre mère ? » Cela suppose donc, pour être cohérent, que l’avatar ait une mère. Et que celle-ci se soit éventuellement mariée. Et donc qu’elle ait porté deux noms de familles, un avant, un second après son mariage. Et le nom d’avant est, habituellement, le nom de son père. Et donc elle a un père. On peut aller loin, aussi loin que pour déterminer qui, de la poule ou de l’œuf, ont été là en premier. Je préfère m’arrêter à trois générations, dont deux en amont de l’avatar créé.

    Pourquoi, cependant, remonter aussi loin pour une bête question secrète à laquelle il vaut mieux répondre autre chose que la vérité, a priori facile à trouver ? Parce que cela répond à bien d’autres questions.

    Les gens ont un second prénom. En Occident, celui-ci est souvent celui de l’un des parents ou des grands-parents. Cela suppose donc qu’ils existent. (Mettons de côté les modes des prénoms, ou encore leurs origines culturelles, qu’il est préférable de ne pas ignorer.)

    Pour être crédible, il faut aussi associer un portrait à l’avatar. Mieux vaut éviter des poursuites liées à l’irrespect du droit d’auteur ou du droit à l’image en aspirant des photographies de tiers, sans parler de la facilité désormais de plus en plus aisée à identifier les individus ainsi représentés avec des logiciels ou services en ligne au travers de la reconnaissance des visages (Facebook et Picasa Web en sont pourvus, ce n’est donc pas de la science fiction ou des technologies de laboratoire, mais une réalité déployée à grande échelle). Il faut donc définir à quoi ressemble l’avatar, dont la couleur de peau, des yeux, mais aussi la taille, le poids et tout autre élément qui le définit physiquement et dont certains sont en tout ou partie lié à l’hérédité. Difficile en effet d’imaginer un avatar aux yeux marrons alors que ses deux parents ont les yeux bleus, par exemple, à moins de vouloir gérer les adoptions et relations extra-conjugales d’emblée de jeu !

    Ce petit jeu de cache-cache à base d’identités virtuelles aux conséquences inter-générationnelles virtuelles pose alors de vrais cas de conscience : qu’en est-il des unions inter-ethniques, notamment ? Ne suis-je pas en train de créer une population virtuelle aux caractéristiques physiques uniformes et flirter ainsi dangereusement avec la loi Godwin ?

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