Marrant, je m’en faisais la réflexion, toujours dans le cadre de ma révolte contre la confiscation des espaces publics de déambulation au profit du tout-voiture.
Quand j’étais gosse, j’avais une bande de potes du quartier avec lesquels j’étais dehors jusqu’à assez tard dans la soirée, surtout en été (coucher du soleil). Nous avions un périmètre assez étendu, jusqu’aux routes fréquentées, en fait.
Mais bon, j’étais en milieu urbain, pas rural.
Et dans le quartier où je sévissais, il y a eu des travaux d’aménagement pour faciliter la circulation des voitures en éliminant des trottoirs, des jardins, des murets, ce qui fait que les voitures sont plus nombreuses et rapides : je doute que les gosses puissent pédaler sans danger dans ce périmètre.
Ensuite, il n’y a avait pas eu de médiatisation du croquemitaine pédophile. Je pense qu’il y en avait autant que maintenant, mais comme c’était sous le manteau, on y pensait moins. Cela dit, on avait déjà le droit aux admonestations sur les inconnus et les bonbons.
Autre détail : nous faisions masse. Il y avait une vingtaine de gosses dans le quartier. Voire plus, avec la bande ennemie. Nous avions tous le droit de sortir, de parcourir les jardins, d’aller d’une pelouse à l’autre. Là, quand je suis repassée, il y avait des tas de grillages qu’il n’y avait pas. Beaucoup de petits sentiers entre propriétés ont disparus.
Mais oui, ma fille a nettement moins d’espace de liberté que j’en avais.