@Fil, OK, le titre Une adolescente sur cinq a tenté de se suicider est faux, remplaçons le par le « vrai » titre Une adolescente sur cinq déclare avoir tenté de se suicider . Je ne suis pas sûr que cela change fondamentalement le message.
@touti la quantification pose toujours des problèmes ! Ainsi, pour les suicides, il faut s’interroger sur le processus de qualification du décès (notamment quand on fait des comparaisons internationales). Et diverses études montrent qu’en France la sous-estimation des décès est de l’ordre de 20% à 30%.
Pour les tentatives de suicide, bien sûr, on ne peut dénombrer que celles qui ont débouché sur un enregistrement quelque part dans un processus et donc on ignore les autres. Néanmoins, ce que l’on peut quantifier peut donner lieu à des études. C’est même indispensable pour pouvoir repérer des modifications dans la perception sociale du suicide qui impactent directement les taux de déclaration ou de signalement au système de soins et pour essayer de « calibrer » les liens entre ce qui est mesuré et ce qui résulte des enquêtes telles que celle présentée ici.
Par exemple, cette étude de la DREES de mai 2006 qui s’intéresse aux tentatives de suicide ayant donné lieu à un contact avec le système de soins ▻http://www.infosuicide.eu/pointdevue/statistique/doc/suicidesdreesmai2006.pdf
Le graphique de la page 7 montre l’intérêt du croisement des sources pour reconstituer des trajectoires.
Ou la note 16, page 6 (qui donne une indication de l’ampleur du sous-enregistrement des TS)
Une enquête réalisée entre mars et avril 2000 dans des infirmeries scolaires de Gironde montre que, chez les jeunes de 11 à 21 ans ayant consulté l’infirmerie et ayant déjà tenté de se suicider, 9 sur 10 n’ont pas été hospitalisés lors de leur tentative de suicide. Une partie d’entre eux a pu être suivie par un généraliste, mais ces chiffres montrent qu’une partie des tentatives n’est pas prise en charge par le système de soins, alors que les recommandation de l’ANAES préconisent que « tout adolescent suicidant (ayant réalisé une tentative de suicide) doit être adressé aux urgences d’un établissement de soins ». Ceci peut expliquer une part du décalage important entre les déclarations de tentatives dans les enquêtes enpopulation générale et les chiffres fournis par le système de soins