Tranbert

Scientisme, technoscience et capitalisme industriel

  • Traduction d’un tract distribué par les manifestants à West Oakland lors du blocage d’un #Google_bus en décembre 2013.

    Au cas où vous vous demandez ce qui se passe, nous serons extrêmement clair.
    Les gens à l’extérieur de votre bus Google vous servent le café, gardent vos enfants, ont des relations sexuelles avec vous pour de l’argent, préparent vos repas, et sont chassés de leurs quartiers. Pendant que vous vivez comme de gros porcs avec vos buffets gratuits permanents, tout le monde en est à racler le fond de son porte-monnaie, vivotant dans ce monde onéreux que vous et vos potes avez contribué à créer.
    Vous n’êtes pas des victimes innocentes. Sans vous, les prix des logements ne seraient pas à la hausse et nous ne serions pas menacés d’expulsion et de forclusion. Vous, vos employeurs, et les spéculateurs immobiliers sont à blâmer pour cette nouvelle crise, encore plus terrible que la précédente. Vous vivez votre vie, entourés par la pauvreté, le déracinement et la mort, apparemment inconscients de ce qui se passe autour de vous, a fond dans vos gros salaires et le succès. Mais regardez autour de vous, voyez-vous la violence et la destruction ? C’est le monde que vous avez créé, et vous êtes clairement du mauvais côté.
    De manière prévisible, vous pensez certainement que les technologies que vous créez servent le mieux-être de tous les humains. Mais en réalité, ceux qui bénéficient de ces développements technologiques sont les publicitaires, les riches, les puissants, et les analystes de la NSA et leur réseau de surveillance des e-mails, des téléphones, et des médias sociaux.
    Si vous voulez une région de la baie où les ultra-riches affrontent des centaines de milliers de pauvres, continuez à faire ce dont vous avez l’habitude. Vous obtiendrez une jolie révolution à votre porte. Mais si vous ne voulez pas de ça, alors vous devriez quitter votre job, encaisser vos primes, et aller vivre une vie qui ne pourri pas entièrement celle des autres.
    Et foutez le camp d’Oakland !

    #anti-techies

    • Voici les référence que j’ai trouvées.

      Texte original du tract d’Oakland de décembre 2013 :

      http://blogs.kqed.org/newsfix/2013/12/20/google-bus-protesters-manifesto-get-o

      Un autre tract plus récent, qui s’en prend à « Anthony Levandowski, a Google X developer » :

      https://www.indybay.org/newsitems/2014/01/21/18749504.php

      Le tract <streetview_flierforreading.pdf> semble particulièrement intéressant, surtout la fin...

      Si qqun se lance dans une traduction, ça m’intéresse.

    • Et encore ceci, en français :

      http://www.lemonde.fr/technologies/video/2014/02/04/manifestations-anti-google-des-habitants-de-san-francisco_4359641_651865.htm

      Avec le succès des géants de la high-tech, les loyers et les expulsions ont bondi à San Francisco. Les habitants historiques de la ville ne peuvent pas lutter contre les hauts salaires des employés des entreprises nouvelles venues. De nombreuses manifestations ont lieu pour bloquer les bus qui emmènent les salariés de Google vers la Silicon Valley.

    • Traduction de la présentation de l’action du 21 janvier 2014 :

      Manif à la maison d’un développeur de Google, et un autobus Google bloqué à Berkeley

      San Francisco, 21 janvier 2014.

      À 7 heures ce matin, un groupe de gens se sont pointé à la maison de Anthony Levandowski, un développeur chez Google X. Sa maison est un fastueux palace minimalement décoré avec deux lions de pierre à l’entrée. Après avoir sonné à sa porte pour l’alerter sur la manif, une bannière fut levée face à sa maison qui lisait : « Le futur de Google s’arrête ici » et des tracts d’information sur lui furent distribués dans le voisinage. Ces tracts décrivaient son travail avec l’industrie de la défense et ses plans de développer des condos de luxe à Berkeley.

      À ce point-ci, sa voisine émergea de chez elle. Elle affirma être au courant de sa collaboration avec l’armée mais insista qu’il est une gentille personne. On ne voit aucune contradiction ici. C’est fort probable que cette personne, qui développe des robots de guerre pour l’armée et bâtit une infrastructure de surveillance, est un gentil voisin. Puis après ?

      À la suite d’actions précédentes contre les autobus de Google, plusieurs critiques ont insisté que les employés individuels de Google ne sont pas à blâmer. Prenant ça profondément à coeur, nous avons choisi de bloquer le transport-navette personnel de Anthony Levandowski. Nous sont aussi respectueusement en désaccord avec cette critique. On ne pas d’action qui soit meilleure qu’une autre. Tous les employés de Google devraient être retenus d’aller travailler. Toute infrastructure de surveillance doit être détruite. Pas un seul condo de luxe ne doit être bâti. Personne ne devrait avoir à déménager.

      Après avoir distribué des tracts dans son voisinage et bloqué l’entrée de sa cour durant environ 45 minutes, le groupe est descendu dans le centre-ville et a bloqué un autobus de Google à la station BART de Ashby. Ce blocage a duré environ 30 minutes et s’est dispersé quand les flics de la BPD sont arrivés. Plusieurs discussions ont eu lieu avec des employés de Goggle.

      Par chance, les défections ont déjà commencé. Hier, une personne plutôt sympa à l’emploi de Google nous a révélé un message envoyé par la compagnie aux employés sur s’ils devraient assister au prochain conseil municipal de San Francisco si de nouvelles perturbations d’autobus Google arriveraient. La rhétorique de ce mémo représentait les employés de Google comme des contributeurs positifs au voisinage dans lequel ils-elles vivent. Il n’y avait aucune mention des déménagements qu’ils causent, de la présence policière qu’ils amènent avec eux et de la large classe de gens qui travaillent pour soutenir leurs styles de vie extravagants et déconnectés ; c’est-à-dire le soutien technique.

      Nous ne seront pas pris en otage par la menace de Google de relâcher des quantités massives de gaz carbonique si le service d’autobus se verrait terminé. Notre problème est avec Google, ses capacités de surveillance invasive dont la NSA fait usage, la technologie qu’ils développent, et la gentrification que ses employés causent dans chaque ville qu’ils habitent. Mais notre problème ne s’arrête pas à Google. À toutes les autres compagnies des hautes technologies, à tous les autres développeurs et à tous les autres gens qui bâtissent ce nouvel État orwellien : On s’occupera de vous après !

      https://antidev.wordpress.com/2014/01/21/1964