La Rotative

Site collaboratif d’informations locales - Tours et alentours

  • Pour comprendre ce qui se passe au Venezuela
    http://tours.mediaslibres.org/pour-comprendre-ce-qui-se-passe-au.html

    Traduction d’une « foire aux questions » sur les événements au Venezuela, rédigée par le journal vénézuelien El Libertario et publiée sur le site libcom.org le 24 février.

    Les manifestations au Venezuela sont-elles menées par les partis d’opposition de droite ?

    Non. La vague de manifestations actuelle a démarré dans la ville de San Cristobal le 4 février, quand des étudiants dénonçant des problèmes de sécurité sur le campus universitaire ont dû faire face à la répression, et que plusieurs d’entre eux ont été emprisonnés. Les manifestations qui ont suivi se concentraient sur la libération des étudiants détenus, se sont propagées à d’autres villes, et ont également été réprimées, intensifiant l’agitation étudiante. C’est dans ce contexte qu’une faction de l’opposition a lancé une proposition pour organiser des manifestations de rue surnommées « La Salida » (la sortie) demandant la démission du président Maduro, tandis qu’une autre faction de l’opposition était contre cette idée de manifestations concentrées sur cette revendication plus importante et unique. Malgré l’arrestation du politicien conservateur Leopoldo Lopez, les vastes manifestations à travers le pays ont dépassé et débordé par la gauche les partis politiques d’opposition.

    Toutes les images de la répression qui ont circulé sont-elles fausses ?

    Certaines personnes ont, innocemment ou intentionnellement, diffusé des images et des vidéos qui ne correspondent pas à l’actualité au Venezuela, mais les réseaux sociaux ont montré leur bonne capacité à s’autoréguler, dénonçant avec succès ces images comme fausses, et expliquant aux utilisateurs comment vérifier l’information avant de la partager. La stratégie du gouvernement a été de tenter de montrer que si trois, quatre ou même dix images étaient fausses, toutes l’étaient. Mais les faits sont là, enregistrés par les outils technologiques de dizaines de témoins de la répression gouvernementale.

    #venezuela #répression

    • Oui, mais « la stratégie du gouvernement » est également un raccourci très habituel et assez dangereux.

      Le site que je signale contient d’autres textes, par exemple : Venezuela : Protests in abundance, wisdom in short supply. J’ignore si on peut qualifier ce site de : « le gouvernement ».
      http://lab.org.uk/protests-in-abundance-wisdom-in-short-supply

      Before the protests of February 12, Venezuela’s youth day, the opposition had a clear and politically legitimate leadership that was attempting to stem the explosion which seemed eminent, and to construct an effective and non-insurrectionist path.

      The government had tried for its part, somewhat clumsily, to open a dialogue with the recently elected opposition mayors and governors. At the same time President Maduro had been cautiously and discretely distancing himself from the most radical wing of the PSUV that even went so far as to question his loyalty to the ideas of Chávez.

      Those interested in dialogue, from both sides, were cautious and advanced slowly. This appeared to be the only solution after fifteen years of intense polarization and mutual distrust. As recent events have shown, the situation indeed merited extreme caution and care.

      This caution was seen as an opportunity by three political leaders who were not part of these dialogues: a mayor who had not been invited to the dialogue, a political leader who had been inhabilitado (disqualified for holding public office) until 2017, and a National Assembly representative.

      These three found in street actions a prominence they could not find through dialogue. The tensions of these political leaders with the opposition coalition—Mesa de la Unidad Democratica, or MUD—went far back and were well known because they claimed a prominence they could not back up with votes. The MUD is a political association in which participation is won by having received votes, not through gestures or words. It is a political organization, not a concert.

    • Vu de très loin, ça a l’air d’être franchement le bazar…

      Côté opposition, au mouvement spontané des étudiants dans l’état (andin) de Táchira est venu se greffer des manifestations anti-gouvernement (anti-oficialismo) sur lesquelles essaye de surfer Leopoldo López, qui a été arrêté comme étant responsable de violences. Henrique Capriles, ancien candidat de l’opposition à la présidentielle, le soutient en tant que symbole de la répression, mais mollement car il désavoue la violence des deux côtés et appelle Maduro à en faire de même.

      Du côté oficialismo, Maduro souffre d’un manque de légitimité populaire (il a été désigné comme successeur par Chávez) et on a du mal à percevoir sa stratégie : il est dans la rhétorique du complot états-uno-fasciste…

      Et, très visiblement, il y a les durs, emmenés par le président de l’Assemblée nationale, Diosdado Cabello, ancien militaire mais aussi vice-président du PSUV (dont Maduro est le président) et surtout chef des UBCh (Unidades de Batalla Bolívar-Chávez) les bataillons de chocs du parti (l’avant-garde à chemise rouge). Il se serait probablement bien vu président lui-même…

      En tant que président de l’Assemblée, il a fermé, début février, une voie de dialogue en ne proposant aucune présidence ou vice-présidence de l’une des 15 commission à un membre de l’opposition.

      En tant que UBCh, le gouverneur de l’état de Carabobo, Francisco Ameliach, a émis le 17 février ce tweet :
      https://twitter.com/AmeliachPSUV/status/435247376723615744

      UBCH a prepararse para el contra ataque fulminante. Diosdado dará la orden #GringosYFascistasRespeten

      UBCh préparez-vous à la contre-attaque foudroyante.
      Diosdado donnera le signal

      avec un mot-dièze qu’il n’est pas nécessaire de traduire.

      Il est probable que les motorizados qui tirent sur les manifestants ne sont pas très éloignés de ces cellules dont l’une des missions est de défendre la révolution.