• L’imposture zapatiste au Chiapas
    http://zones-subversives.over-blog.com/2014/03/l-imposture-zapatiste-au-chiapas.html

    Les organisations gauchistes et maoïstes du Mexique décident de s’implanter dans les zones rurales durant les années 1970. Ses bureaucrates masquent leur autoritarisme derrière une mascarade de démocratie participative. « Le projet classique d’encadrement des populations par une organisation d’avant-garde autoritaire était masqué par un discours démagogique de démocratie de base », observent Sylvie Deneuve et Charles Reeve. Marcos et l’EZLN apparaissent comme les héritiers de cette implantation maoïste en milieu rural. Ils adoptent les mêmes pratiques, avec des assemblées qui permettent de protéger le pouvoir des chefs. Pour s’implanter, l’organisation néo-zapatiste s’appuie sur le communautarisme indigène. Mais cette implantation dans les zones rurales du Chiapas débouche vers une marginalisation par rapport au reste de la population mexicaine.

    #Mexique #Chiapas

    • Article totalement farfelu basé intégralement sur un commentaire de Sylvie Deneuve et Charles Reeve datant de… 1996 !

      Et donc ne prenant aucunement en compte tous les changements qui se sont opérés dans les années 2000, puis 2010. Avec en plus une rêverie sur la prolétarisation qui serait la seule manière de déclencher des changements émancipateurs.

      Il ne s’inscrit pas dans la perspective d’une rupture avec le capitalisme.

      Z’ont dû oublié tous les écrits théoriques + les mises en place réelles, qui ont été tentés depuis 18 ans. Normal s’ils se sont arrêtés en 1996.

      Le développement de la condition de prolétaire permet au contraire de faire éclater les communautés pour déclencher des révoltes véritablement émancipatrices.

      Sans commentaire.

      Les organisations avant-gardistes ne remettent pas en cause cet attachement à la petite propriété et privilégient un combat réformiste.

      Comme bien résumé dans l’article récent de @cqfd, ils ont tenté un réformisme au tout début, dans les années 90. Puis se sont pris une claque. Et ont complètement changé de tactique et de manière de faire pour modifier leur vie quotidienne « ici et maintenant », sans attendre de changement de l’état. Encore une fois, ce ne sont que commentaires datés ne reflétant pas toutes les évolutions des 20 (ou au moins des 15) dernières années.

      Marcos et l’EZLN apparaissent comme les héritiers de cette implantation maoïste en milieu rural. Ils adoptent les mêmes pratiques, avec des assemblées qui permettent de protéger le pouvoir des chefs.

      Z’ont encore raté l’apparition (post-96 huhu) des conseils de bons gouvernements, et de toutes les assemblées autonomes qui maillent le territoire. Et le fait que tou⋅te⋅s les représentant⋅e⋅s élu⋅e⋅s sont révocables à tout moment.

      L’EZLN demeure une organisation bureaucratique, avec la seule parole du chef Marcos qui peut s’exprimer.

      Aucun rapport avec la réalité théorique et pratique qu’on a tou⋅te⋅s pu lire ou voir toutes ces dernières années. Ça fait même longtemps que Marcos n’est plus préposé qu’à écrire des histoires marrantes sur internet. Ce n’est pas lui qui décide, qui a un pouvoir coercitif, ou qui gère la vie des gens.

      Le discours de l’EZLN repose sur la séparation maoïste entre l’armée de libération et les masses populaires.

      Au début peut-être. Ce n’est plus le cas depuis longtemps.

      L’organisation du travail reste la même et les militants à la tête des occupations se comportent comme des employeurs. Les circuits de commercialisation restent les mêmes.

      Ça aurait été bien de s’inscrire à la Petite École en 2013/2014 pour pouvoir affirmer un truc comme ça basé sur l’état actuel du fonctionnement des communautés.

      Sans compter que dans le dernier chapitre ils écrivent (plusieurs fois) « Marc George » au lieu de « Marc Geoffroy » ! Haha Marc George quoi ! Ça m’a limite fait flipper.

      Non mais sérieux, ce sont des lycéens qui tiennent ce site ?

      cc @la_voie_du :)

    • Excellente réponse de RastaPopoulos, que “la voie du jaguar” salue ici. Il est possible d’ajouter que déjà en 1996 Reeve, Geoffroy et Deneuve n’étaient pas allés voir dans les communautés zapatistes et dictaient leur condamnation du haut de leur prétention théorique et de comptes à régler en France ou en Allemagne. Les zapatistes – dont ils n’avaient rien à battre – n’étaient qu’un prétexte. Leur brochure n’a pas été rééditée par la suite et le trio, dont les accusations ont été démenties par l’histoire, s’est bien gardé de revenir sur cette question. Leur mince brochure, retrouvée et résumée aujourd’hui par ce blog autoproclamé subversif, a cependant joué un rôle diffamatoire non négligeable dans les années 1997 à 1999, alors que l’EZLN et les communautés zapatistes subissaient des attaques militaires et paramilitaires menées par l’État mexicain sous l’appellation de “guerre de basse intensité”. Cette guerre s’accompagnait d’un pendant médiatique, œuvre de journalistes comme Bertrand de la Grange et Maite Rico. Tout ce petit monde a rejoint les vide-ordures de l’histoire, l’EZLN continue son chemin.

    • Désolé pour cette réponse un peu tardive, je n’avais pas trop le temps de réagir tout de suite.
      En ce qui nous concerne, on n’a pas vraiment de position claire et unanime sur ce qui se passe au Chiapas. Et évidemment, on n’y est pas allés non plus (les vols, ça coûte cher...). Il me semble pourtant que c’est un argument un peu faible pour critiquer le texte, puisqu’il n’y a par exemple bas besoin d’aller en Corée du Nord pour pouvoir dire que ce n’est pas ça, le communisme. Il ne s’agit évidemment pas de comparer l’EZLN au régime nord-coréen, mais pour dire vendre du café bio et équitable, ça a beau être sympa, ça n’a rien de communiste, le café bio étant tout autant une marchandise que les bananes de Chiquita.
      L’aspect intéressant du texte posté est à mon avis justement son analyse de classe. Il me semble tout à fait pertinent de dire que ce mouvement est un mouvement de paysans qui refusent leur prolétarisation. Étant donné que même un bon nombre de prolétaires ne veulent pas l’être, on peut tout à fait comprendre qu’ils ne veuillent pas le devenir. Je suis aussi d’accord que le supposé « caractère émancipateur garanti » des luttes prolétariennes relève de la mythologie marxiste.
      Je trouve toutefois que le texte met le doigt sur quelques problèmes bien réels du discours zapatiste. Les critiques de la glorification des sociétés indigènes, de cette sorte de « nationalisme d’en-bas » et de l’absence de toute analyse de classe me semblent tout à fait pertinentes. En ce qui concerne les mécanismes de prises de décision dans les zones autonomes, j’avoue en revanche que je ne sais pas du tout comment ça se passe sur le terrain et que je manque définitivement de sources fiables (et les communiqués de l’EZLN n’en sont pas une à mon avis) pour avancer un jugement là-dessus.

    • Il se trouve que Reeve a pas mal voyagé, y compris au Mexique (Exotisme s’abstenir : récits d’un voyage en Amérique latine, 1983-1984 ou Voyageurs au bord d’une Amérique en crise : notes sur l’Amérique d’aujourd’hui par deux libertaires, 1992), et il considérait sans doute en savoir assez sur la question sans avoir besoin d’y retourner. De fait, ce qui se passait réellement au Chiapas dans les années 1980 a totalement échappé à sa sagacité. Il a donc jugé de haut à travers la grille de la manipulation par de vilains marxistes-léninistes, ne pouvant imaginer un processus d’auto-organisation des communautés. Le fait de n’être pas retourné là-bas montre juste que ce mouvement ne l’intéressait que pour montrer qu’il n’était pas dupe et qu’il n’y avait rien de nouveau. Cependant, une première mouture de cette brochure a été légèrement modifiée après la parution de Tendre venin, correspondance de voyage au Chiapas et au Guerrero en 1995, de Nicolas Arraitz (voir cette chronique de Michèle Bernstein : http://www.liberation.fr/livres/1995/12/21/la-chronique-de-michele-bernstein-le-retour-de-znicolas-arraitz-tendre-ve).

      Quoi qu’il en soit, le commentaire qui précède, assez surprenant venant d’un éditeur (même pauvre et ne pouvant se payer des voyages, il reste la possibilité de lire), ne répond en rien à ce qu’écrit RastaPopoulos. Ressortir dix-huit ans plus tard un résumé succinct d’une mince brochure polémique écrite sans réelle information et indisponible aujourd’hui, alors qu’il s’est passé une longue et turbulente histoire, que le mouvement zapatiste ne cesse d’évoluer et d’approfondir sa voie vers l’autogouvernement, révèle simplement des intentions polémiques et l’habituel petit jeu du « plus radical », du « plus subversif », etc. Tout cela est marécageux et nauséabond, pour en sortir penchez-vous sur les Adieux au capitalisme (La Découverte, « L’horizon des possibles », 2014), de Jérôme Baschet – qui vit depuis quinze ans la moitié de l’année au Chiapas.

    • c’est impressionnant de voir la source de ce machin qui a encore trainé l’année dernière avec une émission entièrement basée là dessus. je revenais juste de 6 mois au Mexique, la plupart du temps au Chiapas, et ça m’avait donné envie de hurler tant c’est caricatural et mensonger par omission. Il y a critique, nécessaire et même féconde, et il y a ... ignorance, qui rend toute critique inaudible.