Monolecte đŸ˜·đŸ€Ź

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • GĂ©opolitique du capitalisme criminel. J-F GAYRAUD - Transversaux
    â–șhttp://www.diploweb.com/Le-nouveau-capitalisme-criminel.html

    Jean-François Gayraud : Pour comprendre ce qui s’est produit en 2008 avec la crise des subprimes, il faut d’abord diagnostiquer le contexte global. Quel est-il ? Le capitalisme s’est profondĂ©ment rĂ© agencĂ© Ă  partir des annĂ©es 1980, aux Etats-Unis et ailleurs, Ă  partir d’une doxa nĂ©o libĂ©rale. Le nouveau visage du capitalisme comporte depuis des dynamiques et des vulnĂ©rabilitĂ©s aux comportements criminels particuliĂšrement fortes. Ce capitalisme est devenu excessivement dĂ©rĂ©gulĂ©, mondialisĂ© et financiarisĂ©. Ces trois caractĂ©ristiques font que ce capitalisme est dĂ©sormais criminogĂšne : il recĂšle des incitations et des opportunitĂ©s aux fraudes d’une intensitĂ© nouvelle. La crise financiĂšre s’est dĂ©clenchĂ©e aux Etats-Unis Ă  partir d’un petit secteur financier : le marchĂ© de l’immobilier hypothĂ©caire. La bulle immobiliĂšre fut en partie gonflĂ©e par des pratiques de crĂ©dit totalement frauduleuses ; des centaines de milliers de prĂȘts furent perclus d’infractions toutes simples : faux en Ă©criture, abus de confiance, escroqueries, abus de faiblesse, etc. Par le biais du mĂ©canisme de la titrisation et d’agences de notation complaisantes ou franchement malhonnĂȘtes, ces fraudes se sont retrouvĂ©es dans les fameux « produits financiers innovants » vendus sans devoir de prĂ©caution et de conseil sur les marchĂ©s Ă  Wall Street. La bulle boursiĂšre s’est ainsi Ă  son tour formĂ©e Ă  partir de vĂ©ritables fraudes. C’est pourquoi la crise des subprimes peut ĂȘtre rebaptisĂ©e sans exagĂ©ration de crise des subcrimes . L’analyse criminologique que je propose ne relĂšve donc pas de la mĂ©taphore facile par laquelle « fraude » serait simplement le synonyme de « prĂ©dation ». Il s’agit de vrais crimes, mais qui n’ont pas reçu de dĂ©cantations judiciaires sĂ©rieuses ! D’ailleurs, le rapport de la grande commission d’enquĂȘte du SĂ©nat des Etats-Unis (FCIC) qui est venu ensuite autopsier cette crise utilise le mot « fraude » 147 fois ! Est-ce vraiment un hasard ? J’ai analysĂ© la crise des subprimes sous cet Ă©clairage criminologique dans La grande fraude (Odile Jacob) en 2011. Et je me livre dans Le nouveau capitalisme criminel (Odile Jacob, 2014) Ă  un exercice similaire pour d’autres crises financiĂšres issues de la dĂ©rĂ©gulation : Japon, Mexique, Albanie, etc.