• Je me souviens très bien de la deuxième vidéo qui était présentée à l’exposition Création/Destruction au musée Zadkine en 2008-09.

      Expositions précédentes - Paris.fr
      http://www.paris.fr/pratique/musee-zadkine/expositions/expositions-precedentes/rub_6569_stand_16175_port_14919

      Création / Destruction
       musée Zadkine, 21 novembre 2008 – 1er mars 2009- » Consulter le dossier de presse au format pdf 
      Commissaire : Véronique Gautherin, conservateur adjoint
      Ossip Zadkine, Giuseppe Penone, Simon Renard de Saint-André, Sam Taylor-Wood, Sanna Kanisto

      Le dossier presse, téléchargeable contient une description détaillée de la vidéo.

    • Merci @simplicissimus, je copie l’extrait du dossier de presse sur Still Life ici

      Sam Taylor-Wood, Still Life, vidéo, 3’44 ’’- prêt du Musée d’art moderne Astrup Fearnley d’Oslo
      Still Life donne à voir le processus de désagrégation d’une composition de fruits à travers son accélération filmée en 3 minutes 44. Le film s’ouvre sur l’image fixée sur la pellicule d’une composition de fruits dans la plénitude de son épanouissement, au premier plan figure un stylo bille presque anachronique dans ce qui s’apparente en premier lieu à une nature morte dans la tradition du XVIIè siècle, à laquelle le titre de l’œuvre, « Still life » (nature morte) semble se référer.
      Rien ne prépare à ce qui va suivre, de façon presque imperceptible la lumière change, l’image se met en mouvement, engageant les fruits dans un processus de décomposition, lent et progressif au départ, puis d’une soudaine et implacable fulgurance. De la composition aux formes idéales expression d’une sensuelle vitalité, ne restera qu’une masse inerte, informe grisâtre ; le stylo bille lui demeure intact. Sam Taylor-Wood, utilise avec la technique de son art, les références à la tradition picturale de la nature morte, et plus spécifiquement celle appartenant au genre de la vanité, qu’elle détourne voire transgresse orchestrant un redoutable memento mori contemporain.
      Par essence expression de l’immobilité dans la peinture, la dite nature morte devient ici l’objet d’une fusion entre l’image immobile et celle qui est en mouvement. Par le choix délibéré de l’écran plasma, pour dispositif exclusif de représentation de son film, et par sa mise en boucle, Sam Taylor Wood modèle le rapport à l’image et à l’œuvre. L’expérience hallucinatoire et répétitive du processus de décomposition se produit dans le cadre matériel de l’écran, de la même façon que la méditation sur la mort prenait sens à travers une représentation idéale arrêtée dans le temps et le cadre du tableau autrefois. Dépassant les allusions allégoriques à la fuite du temps et à la fugacité de la vie, Still life est la démonstration concrète et brutale de l’universalité de la condition éphémère de tout être vivant, et de l’inexorable et inéluctable cheminement vers la mort. Sam Taylor-Wood nous ramène au spectacle contemporain de la simulation permanente de la mort à laquelle nous assistons dans l’éternité d’un temps présent. L’imperméabilité à l’action du temps du stylo bille, objet contemporain produit en série et jetable interroge sur le sens symbolique de cette trace et renvoie l’homme à la vanité de sa condition.
      Née en 1967 à Londres, Sam Taylor-Wood est l’une des plus jeunes artistes à avoir bénéficié d’une rétrospective à la Hayward Gallery. L’artiste développe un travail sur le mouvement de l’image passant avec virtuosité de films immobiles à de gigantesques panoramas photographiques. Elle associe la performance et les références aux mises en scène iconographiques religieuses les plus connues de la peinture, comme la Sainte-Cène et la Pietà. Qu’elle soit immobile ou en mouvement, l’image est chez l’artiste imprégnée de cette fascination pour un théâtre de gestes silencieux. Par cette écoute visuelle intense, elle rejoint la peinture.

      et merci @odilon pour ton optimisme :)