La Liberté | Le Syrien qui dessinait sous les balles
Les dessins défilent sur l’écran de l’ordinateur comme autant de pièces à charge à ajouter au dossier du régime syrien. Le déluge de feu, l’enfance meurtrie, les camps de réfugiés, le peuple bâillonné, la politique de la terreur, le silence occidental, à l’arme chimique de la Ghouta… Souris en main, #Hani_Abbas clique parfois sur une image pour l’agrandir. Comme celle de ces habitants qui montent vers les nuages, seule issue de secours dans le camp verrouillé de Yarmouk, abandonné à la famine : « Vous vous rendez compte que les gens meurent de faim, que des gens paient de leur vie leur demande de liberté ? J’ai vu des choses atroces à Damas. »
Ce Palestinien né il y a 36 ans dans la capitale dévastée n’a pas assez de mots pour dire l’horreur du massacre à huis clos qui se déroule depuis trois ans en Syrie. Alors, il la dessine. Avec un sens de l’humanité, de l’humour (noir) et de l’allégorie qui fait mouche. « Je voulais contribuer à ma façon à la révolution », confie- t-il. Hani a choisi ses armes dans ce combat inégal contre le régime de Bachar al-Assad : le stylo plutôt que le lance-roquettes. L’encre face au bain de sang.
►http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2014/04/10/la-liberte-le-syrien-qui-dessinait-sous-les-balles
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