AnarSonore

La révolution ne sera pas télévisée, Ni retransmise en scène sur un i-pod de couleur. Elle ne sera pas non plus attisée par les socio-demo-quartz à l’urne transparente, Ni par les écrivains de plateau-télé-repas producteurs de Mac-book. Non, la révolution ne sera pas télévisée,... Elle ne s’invitera pas chez Pujadas, Ni ne savourera le Pernod du midi en montrant sa cuisse. Elle ne délivrera pas que le discours Et ouvrira d’autres grilles que celle des programmes. Elle sera à une autre place, en banlieue ou au centre-ville, Dans une ruelle peut-être, organisée et mobile, Eloquente enfin de silence, subtile, indétectée, avertie, avisée : La révolution ne sera pas télévisée !

  • La position de Jacques Camatte sur le #langage
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    La transformation du monde en nature est un acte imaginaire qui donne le droit de poser l’humain et son extériorité, cette dernière étant soit une Ressource à domestiquer pour l’adapter à l’humain (agriculture, puis science et Modernité), soit une Mère sacrée et violée en permanence qu’il faut préserver dans sa pureté. Cette double construction imaginaire de la Mère et de la Ressource est, d’une part, complémentaire et, d’autre part, empêche véritablement de sortir du cercle vicieux de la relation entre l’humain et son milieu car elle conduit à une impasse intellectuelle : si nous vivons, nous « dénaturons », et la seule façon de protéger véritablement cette nature serait de disparaître.
    Le cheminement à partir de la réflexivité humaine jusqu’a l’opposition entre l’humain et le monde n’était sans doute pas inéluctable, mais il a été grandement favorisé par l’invention de l’écriture, concomitamment avec celle de l’État, du productivisme et de la division sociale. La sédentarisation a certes favorisé le développement de techniques et permis aux sociétés de techniciser leur milieu. La relation technique au monde n’est pas une invention du néolithique, elle est particulière au genre Homo qui a très tôt utilisé cette médiation d’un corps inorganique dans sa relation à son milieu, ce que je nomme sa #corporéité_technique.
    Ce processus est irréversible : le milieu originel qui a vu naître le genre Homo a disparu, et le milieu où vit Homo depuis des lustres est complètement bouleversé et façonné par sa technique. Opposer donc technique et nature revient à dire que les humains pourraient survivre dans un monde sans terre défrichée, sans charrue et sans arbre fruitier, par exemple, ce qui est une absurdité (sauf pour une poignée de primitifs, et encore, je n’en suis pas sûr). Il n’y a donc pas d’un côté l’humain culturel et de l’autre le milieu naturel, il y a plutôt des animaux humains qui ont rendu la transformation de leur milieu irréversible et qui ne pourraient plus vivre sans leur technique, pas plus que les castors sans leurs dents ou les oiseaux sans leurs bec. D’autres espèces dépourvues de technique extra-organique peuvent aussi ruiner leur milieu au point de compromettre leur propre survie.

    Par @bernard